Après les galères, Théo Gmür veut croquer à pleines dents la saison olympique
Désormais débarrassé de ses pépins physiques, Théo Gmür peut enfin entrevoir sereinement la suite de sa carrière. Première échéance du Valaisan de 29 ans ce mercredi en Autriche avec la première épreuve de Coupe du Monde de la saison 2025/2026.

C’est un Théo Gmür tout sourire qui a fait un détour dans les locaux de Rhône FM récemment. Ces derniers mois, le Nendard est passé par toutes les émotions, des plus basses aux plus fortes, à cause notamment de blessures à répétition. Ce mercredi, il sera au départ de la première course de l’hiver en Coupe du Monde. La fin d’un long calvaire.
Deux années de galère
Blessé une première fois au genou avant de se luxer l’épaule, le Nendard a fait preuve d’une certaine malchance ces deux dernières saisons. Une période durant laquelle Théo Gmür a dû s’accrocher. "Ce n’est vraiment pas facile de vivre ces moments-là", soupire-t-il, visiblement encore marqué par cette traversée du désert. "Cet épisode fait désormais partie de ma vie, de mon histoire personnelle. On a parfois tendance à oublier le côté humain dans la carrière d’un sportif. D’une certaine manière, cela a été une chance pour moi de passer par ces moments-là, puisque cela m’a permis de grandir humainement."
Résiliant, le Valaisan a retrouvé sa rage de vaincre depuis son retour à la compétition. Une rage qui a parfois été envahie par le doute. "Depuis petit, je l'ai toujours eu à l’intérieur de moi, grâce notamment à mon histoire de vie. Mais lors de ma blessure la saison dernière, alors que j’en avais déjà connu une quelques mois plus tôt, j’ai eu ce doute concernant ma capacité à revenir au premier plan, au point d’en faire des cauchemars la nuit. C’est pour cela que j’espère vraiment connaître une saison plus tranquille que les précédentes."
Déjà de retour en fin de saison dernière, Théo Gmür a eu l’occasion de participer à quelques-unes des dernières courses de Coupe du Monde. Parmi elles, un podium surprise qui a validé tous les efforts fournis les semaines auparavant.
Une grosse préparation
Avec ces quelques courses derrière lui, Théo Gmür a ainsi pu attaquer sa préparation estivale avec certaines certitudes. "J’ai dû m’accorder deux semaines de pause mentale après la saison dernière. Ensuite, la préparation a démarré très tôt avec un premier bloc physique en avril, jusqu’au mois d’août où là, nous avons remis gentiment les skis. Cette période s’est terminée par un camp au Chili, qui a été une expérience exceptionnelle, tant sur le plan sportif qu’humain. Aujourd’hui, je me sens vraiment très bien et cette situation me fait vivre et ça, ça n’a pas de prix."
Parmi les nouveautés de cette préparation, un focus a été mis sur le… slalom ! Spécialiste de vitesse à ses débuts sur le circuit, Théo Gmür a dévié, au fil des hivers, vers le géant. Aujourd’hui, c’est donc entre les piquets qu’il souhaite performer, sans pour autant oublier la descente, le Super-G et le géant. "Nous avons analysé la piste qui sera utilisée à Cortina lors des Jeux paralympiques et elle devrait me permettre de jouer les médailles dans toutes les disciplines. Je vais d’abord m’aligner en Coupe du Monde, afin de voir comment cela se passe. Si tout se déroule comme prévu, je pourrais effectivement participer à toutes les épreuves, en plus du combiné. Contrairement aux derniers Jeux, le calendrier des courses offre quelques jours de récupération entre les épreuves. Ce qui est sûr, c’est que si la possibilité de gagner une médaille en slalom s’offre à moi, je vais la saisir et foncer entre les piquets rouges et bleus."
La fierté de représenter la nation
À la veille de lancer cet exercice 2025/2026 en Autriche, c’est donc en pleine forme et une grande motivation que Théo Gmür se projette sur les prochains mois. L’objectif est clair pour le Nendard, participer à une 3e édition des Jeux paralympiques. "Les critères de sélection sont connus, il faut au minimum de deux Top-5 en Coupe du Monde. Le but sera de les atteindre le plus rapidement possible pour valider ce ticket pour Milan-Cortina". Couronné à trois reprises en 2018 et doublement médaillé de bronze en 2022, le skieur connaît désormais parfaitement les Jeux. Pourtant, même après deux participations, ses yeux s’illuminent au moment d’en parler.
Une dure réalité financière
Durant sa traversée du désert, Théo Gmür n’a pas seulement dû se battre contre ses problèmes physiques, mais aussi pour se trouver un nouveau sponsor. Dans sa quête de financement, le Nendard a d’ailleurs eu une idée de "précurseur dans le milieu", selon lui.
Un athlète engagé
Théo Gmür n’est pas seulement un skieur, c’est aussi et, peut-être surtout, un athlète engagé. Durant sa convalescence, le Nendard a participé aux Jeux olympiques d’été de Paris 2024, sous la bannière du CIO, le Comité International Olympique. Une aventure qui lui a permis de parler de la santé mentale des athlètes avec d’autres athlètes.
