À l'aube de son 12ème hiver consécutif au plus haut niveau, Candide Pralong a "toujours autant faim"
L'heure du retour aux affaires a sonné pour Candide Pralong. Le fondeur du Val Ferret lancera sa saison le week-end prochain par une manche de Coupe de Suisse à Ulrichen dans le Haut-Valais. L'occasion de se tester en compétition avant d'aborder sa 12ème saison sur le circuit de Coupe du Monde.
Du haut de ses 34 ans, Candide Pralong fait figure de routinier. Le fondeur du Val Ferret se prépare à lancer sa saison 2024/2025. La douzième consécutif qui le verra concourir sur le circuit de Coupe du Monde. Premier rendez-vous agendé à la mi-décembre à Davos, là où tout avait débuté en 2010. Avant ça, le Valaisan s'alignera (presque) à domicile le week-end prochain. Il sera engagé lors d'une manche de Coupe de Suisse disputée à Ulrichen dans la Vallée de Conches. De quoi lui permettre d'enfiler un dossard et d'effectuer des réglages supplémentaires en "mode compétition".
"Après douze ans, je ne suis toujours pas lassé, bien au contraire", confie d'emblée le Valaisan. "Ma motivation est intacte. J'ai toujours autant faim de courses et de compétition. J'ai hâte de pouvoir à nouveau en découdre." Durant l'été, Candide Pralong a assouvi son besoin de dossards en enfilant les baskets. Médaillé d'argent de l'épreuve par équipes aux championnats d'Europe d'off-road fin mai, il a également participé à Sierre-Zinal (39ème rang final) en août dernier. "Cela me tenait à coeur de pouvoir me tester en course à pied. Je me suis épanoui durant cet été qui m'a permis de rester motivé et d'avoir un plan réfléchi afin d'être en forme cet hiver."
Des entraînements intensifs sur roulettes
Ces trois derniers mois, Candide Pralong est également passé par la case qu'il définit lui-même de "marnage", à savoir l'entraînement sur skis à roulettes. "C'est la période où l'on travaille sur un gros volume. Ces trois derniers mois, j'ai fait des semaines à trente heures d'entraînement avant de diminuer progressivement la charge. Le but est d'être prêt, mais surtout le plus frais possible au moment de lancer la saison. Maintenant que j'habite à Nyon, j'ai pris mes habitudes à Prémanon, dans le Jura français, où se trouve une piste de skis à roulettes. Tous les mercredis de la période estivale, je réunis un maximum de sportifs. Des biathlètes, des fondeurs ou des spécialistes de combiné notamment. Se retrouver en groupe renforce la motivation. Cela nous force à repousser nos limites."
Le fondeur du Val Ferret aborde donc son 12ème hiver en Coupe du Monde. Il évoque les changements qu'il a pu remarquer, de ses débuts à aujourd'hui.
Pour répondre au défi proposé par l'arrivée de la nouvelle génération, Candide Pralong cherche perpétuellement à se réinventer, à se remettre en question et à procéder à quelques changements dans la pratique de son sport. Après les Jeux Olympiques de Pékin en 2022, il s'est notamment employé à modifier sa technique de course. Plus de relâchement, plus de puissance, plus d'efficacité. "Le ski de fond est un sport tellement complet", souffle-t-il. "Pour être performant, il faut réunir un ensemble de pièces. C'est quelque chose qui me passionne. On veut toujours avoir tous les réglages sous contrôle, mais en voulant tout contrôler, on ne laisse plus parler la magie du sport. Faire en sorte d'être le plus relâché possible au moment de prendre le départ est un challenge immense, mais personnellement, rien que d'y penser me donne des frissons."
Le Tour de Ski et les Mondiaux dans le viseur
Swiss-Ski ayant décidé d'emmener un minimum d'athlètes sur les premières épreuves de Coupe du Monde de la saison prévues en Scandinavie, Candide Pralong lancera donc son hiver Ulrichen le week-end prochain. "Je prends ça comme une chance", relève-t-il. "Cela me permettra d'avoir la meilleure forme possible à Davos mi-décembre lorsque les courses "qui comptent" débuteront vraiment. Cet hiver, j'ai beaucoup d'attentes sur le Tour de Ski. C'est une compétition qui me tient vraiment à coeur et sur laquelle j'aurai l'occasion de m'illustrer. La neige d'Europe centrale me convient mieux que celle des pays nordiques. Les championnats du Monde de Trondheim (ndlr : prévus entre fin février et début mars) seront l'autre objectif de ma saison. J'espère d'abord pouvoir me qualifier et ensuite performer en Norvège."
Rendez-vous incontournable chaque année durant les Fêtes, le Tour de Ski a progressivement changé de formule ces dernières années. Si plusieurs épreuves restent au programme, celles-ci sont plus courtes et se disputent dans moins de lieux différents.