Six mois après leur titre, Vincent Praplan et Genève-Servette doivent retrouver la bonne formule
Alors que la saison de hockey sur glace marque une première pause consacrée aux équipes nationales, Vincent Praplan profite de quelques jours de congé en Valais. L'attaquant de Genève-Servette revient sur le début de saison poussif réalisé par les Aigles et le titre conquis il y a déjà six mois.
Après des semaines particulièrement intenses, Vincent Praplan dispose de quelques jours de repos bienvenus. L'attaquant de Genève-Servette, pas retenu par le sélectionneur Patrick Fischer pour disputer la Karjala Cup avec l'équipe de Suisse en fin de semaine, se ressource en Valais avant la reprise des entraînements fixée ce mercredi par le club du bout du lac. Le Sierrois devait participer dimanche au Swiss Ice Hockey Day du côté de Vissoie avant que la météo ne contraigne les organisateurs à annuler l'événement prévu en plein air. S'il n'a donc pas pu prodiguer ses conseils aux jeunes hockeyeurs de la région, le joueur de 29 ans profite de passer du bon temps auprès des siens.
À la maison comme à l'hôtel
"Avoir trois jours de congé à la suite est très rare durant l'hiver. Il faut les utiliser pour récupérer au mieux, tant physiquement que mentalement", affirme-t-il. "Même si la météo n'a pas été des plus clémentes ces derniers jours, je peux vous assurer qu'il fait bien plus beau en Valais qu'à Genève. Revenir à la maison me permet de vivre comme à l'hôtel ou presque. Ma maman s'occupe de moi, elle me cuisine mes plats préférés comme elle le faisait quand j'étais petit. Ça fait énormément de bien."
Du 31 août au 4 novembre, Vincent Praplan et Genève-Servette ont vécu un véritable marathon. Vingt-six matches disputés (championnat et Champions Hockey League compris) en à peine plus de deux mois. "Une vraie fatigue se fait ressentir aujourd'hui", admet-il. "Les douleurs physiques ou mentales existent toujours plus quand les résultats ne sont pas aussi bons qu'on le souhaiterait. C'était bien plus facile l'an dernier lorsque nous enchaînions les victoires. S'éloigner des patinoires quelques jours permet de recharger les batteries pour revenir plus forts, on l'espère, après la trêve."
Une constance à (re)trouver
Après 20 journées de championnat, le champion en titre ne pointe qu'au huitième rang du classement de National League et reste sur trois revers lors de ses trois derniers matches à domicile. "Plusieurs raisons peuvent expliquer ce début de saison plutôt poussif", estime le Valaisan. "L'an dernier, nous avions eu une plus longue pause durant l'été pour reprendre toutes les bases avant d'entamer le championnat. Cette fois, comme nous avons joué jusqu'à la fin avril, la préparation a été plus courte. La mayonnaise met parfois plus de temps à prendre, mais notre potentiel est bien là. Lorsque nous jouons bien, nous sommes tout à fait capables de tourner autour de Fribourg, Zurich ou Zoug (ndlr: les trois premiers de classe). Nous devons simplement gagner en constance. Ces dernières semaines, nous avons commis beaucoup trop d'erreurs grotesques en défense. Nous devons comprendre qu'il faut parfois privilégier un hockey moins spectaculaire, mais qui apporte plus de points."
Après avoir déployé leurs ailes jusqu'au premier sacre glané par un club romand depuis celui de La Chaux-de-Fonds en…1973, les Aigles savent que le plus dur vient maintenant: confirmer leur exploit. "La saison dernière, nous étions en mission. Dès le premier entraînement, Jan Cadieux (ndlr: l'entraîneur) nous avait montré une photo de la Coupe et nous étions prêts à tout pour aller la chercher", se souvient-il. "Cet été, nous nous sommes tous dit que nous voulions conserver notre bien, mais nous avons oublié tout ce qu'il fallait faire avant d'y parvenir. Il faut y aller étape par étape, tout reprendre à zéro. Nos performances de ce début de championnat ont fait du bien à tout le monde. Elle nous ont remis les pieds sur terre. Travaillons comme il faut avant de reparler de titre."
À 9h avec un taxi qui ne veut pas embarquer la Coupe
Six mois après ce fameux jeudi 27 avril, Vincent Praplan a toujours les yeux qui brillent au moment d'évoquer ses souvenirs de l'épopée qui a conduit Genève-Servette jusqu'à la victoire lors de la finalissima face à Bienne et les heures qui ont suivi.
Vincent Praplan et ses coéquipiers ont écrit l'histoire. La leur. Celle du hockey romand. Celle de la Ville et du Canton de Genève. "Les semaines qui ont suivi le titre ont été folles. Tout le monde nous remerciait dans la rue. Nous étions invités partout. Pour certaines personnes, il ne s'agit pas seulement de hockey. C'est la consécration d'une vie. Des bénévoles au sein du club m'ont expliqué qu'ils attendaient ça depuis cinquante ou soixante ans. Procurer du bonheur à tout ce monde, voir des gens pleurer de joie grâce à nous, c'est un sentiment incroyable. Le sport veut aussi que les critiques ressurgissent au moment des défaites et on a pu s'en rendre compte depuis le début de cette saison. Ça fait partie du jeu et on doit l'accepter. Ce qui est certain, c'est qu'à chaque fois que l'on voit la mention "champion suisse" sur le toit des Vernets, les souvenirs reviennent. Tout ça restera ancré en nous à jamais."
Un intérêt pour la Coupe d'Europe
Vincent Praplan et Genève-Servette seront de retour à la compétition mercredi prochain (15 novembre). Ils se déplaceront en Bavière pour y défier le Red Bull Munich en huitièmes de finale aller de Champions Hockey League. "Malgré ce que l'on pourrait croire, cette compétition intéresse les gens à Genève", assure le Sierrois. "Même si elle n'a rien à voir avec le prestige de la Champions League en foot, elle a suscité un certain engouement lors des premiers matches que l'on a joués à domicile cette saison. Cela donne l'occasion au public de voir à l'œuvre d'autres formations que celles que l'on affronte chaque hiver en championnat. Aller loin sur la scène européenne fait partie de nos objectifs cette saison. On veut représenter dignement la Suisse et Genève."