Romain Loeffel, enfin le bonheur d'une année paire?
Par Jean-Frédéric Debétaz, Prague
Quatrième meilleur pointeur de l'équipe de Suisse au Championnat du monde à Prague, Romain Loeffel contribue au bon fonctionnement de la sélection. Et le Neuchâtelois espère bien franchir les quarts.
On ne va pas dire que Romain Loeffel est le chat noir de l'équipe de Suisse. Mais de manière assez étonnante, le défenseur du CP Berne n'avait disputé jusqu'ici que les Mondiaux lors des années impaires. Il était là en 2015, 2017, 2019, 2021 et 2023. En 2018 et 2022, il avait eu la chance de participer aux JO.
Cette fois-ci, en 2024, le Neuchâtelois de 33 ans aimerait bien aller plus loin que les quarts de finale, un terminus qu'il a vécu lors de ses cinq épopées mondiales avec la Suisse et en 2022 à Pékin. "Il faut vivre avec le passé, note le droitier, auteur de deux buts dans la compétition. C'est vrai que c'est toujours frustrant de ne pas passer ces quarts. Il faut cependant savoir que l'on occupe actuellement le septième rang mondial et qu'il y a donc six nations devant nous. Je ne sais pas depuis combien d'années, mais la Suisse n'a passé le cap des quarts de finale que trois fois."
Chacun a son rôle
Romain Loeffel a raison. La Suisse a passé trois fois le cap des quarts de finale depuis 1992 et le Championnat du monde à Prague. Il y a bien sûr eu les médailles d'argent en 2013 et 2018, mais aussi un quart de finale remporté contre l'Allemagne en 1992. Les Helvètes avaient ensuite perdu en demi-finale contre la Suède et lors du match pour le bronze face à ce qui s'appelait encore la Tchécoslovaquie. A noter que la Suisse avait également disputé les demi-finales en 1998 lors du Mondial en Suisse, mais la formule était différente puisqu'il n'y avait pas de quarts de finale.
Sur le plan personnel, ce Championnat du monde se déroule bien pour Loeffel qui compte 5 points (2 buts) en six parties. Cela fait de lui le quatrième pointeur de la sélection derrière le trio magique Roman Josi, Nico Hischier et Kevin Fiala. "J'essaie d'amener le meilleur de moi-même à chaque match, explique-t-il. C'est évident que si j'arrive à aider l'équipe à marquer des buts, c'est l'une de mes forces."
Placé avec Jonas Siegenthaler en début de compétition, le Neuchâtelois fait désormais la paire avec le Zurichois Christian Marti. Une rocade avec Dean Kukan qui ne l'empêche pas de jouer sur la deuxième unité de jeu de puissance. "J'aime jouer des rôles importants dans l'équipe, avoue-t-il. Après, je pense que chaque joueur est important. Il faut être solide à égalité numérique, il faut être bon en power-play et en box-play. Les gardiens jouent vraiment bien. Chaque personne à son rôle, le connaît et doit le jouer à la perfection si on veut aller le plus loin possible."
Jamais d'arrogance
A aucun moment dans ce tournoi, les joueurs ont semblé sombrer dans une certaine arrogance. Lors de chaque interview, c'est à chaque fois l'humilité qui prédomine. Mais les joueurs sont aussi conscients de leurs forces. "Entre les deux derniers Mondiaux et ce que l'on a montré jusqu'ici, on prouve que l'on peut faire partie des meilleures nations, appuie-t-il. On a envie de rêver haut, mais avant il faut réussir une bonne phase de poules. Plus haut tu peux être classé, mieux c'est."
Devoir passer par la case Ostrava en quart de finale ne gêne pas plus que cela l'ancien arrière de Lugano, Genève et Fribourg. On se souvient qu'en 2018, la Suisse avait dû quitter son nid de Copenhague pour se rendre à Herning lors du quart de finale. Cela ne l'avait pas empêché de battre la Finlande. "On est un groupe soudé, conclut le Neuchâtelois. On l'a bien montré sur la glace. Après, les gens ne le voient pas, mais c'est aussi comme ça en dehors. C'est aussi ça qui fait notre force, on est tous fier de jouer pour la Suisse. Tous ces joueurs de NHL qui viennent après leur longue saison, cela démontre qu'ils ont envie de faire partie de ce groupe."