La Suisse incorrigible
Il y a bien eu une quatrième bavure. Incapable de tenir le score, la Suisse a partagé l'enjeu devant Israël (1-1) pour galvauder une première balle de match.
Piégée par une réussite de l'attaquant de Grenade Shon Weissman à la 88e minute, la formation de Murat Yakin a concédé un quatrième nul dans ce tour préliminaire de l'Euro 2024 après le 2-2 contre la Roumanie, le 2-2 contre le Kosovo et le 3-3 contre le Bélarus. Dans la campagne hongroise, elle a témoigné une fois de plus d'une extrême fébrilité sur le plan défensif qui interdit, pour l'instant, de rêver l'an prochain à un été enchanteur en Allemagne.
Edimilson Fernandes le symbole
Edimilson Fernandes symbolise à merveille cette Suisse aux deux visages. Il fut tout d'abord séduisant en première période avec une ouverture du score méritée par Ruben Vargas à la 36e sur un centre parfait du Valaisan. Mais comme à Pristina en septembre dernier, Edimilson Fernandes a traversé une fin de match bien éprouvante. C'est lui qui a dévié le ballon sur Weissman pour l'égalisation de la 88e avant d'être expulsé dans le temps additionnel pour une faute aussi grossière qu'inutile. Avec ce carton rouge brandi à l'encontre du joueur de Mayence, Murat Yakin devra "inventer" un latéral droit pour affronter le Kosovo samedi à Bâle et la Roumanie mardi à Bucarest...
A nouveau première du groupe, la Suisse demeure dans une position enviable. Elle peut, ainsi, se permettre de s’incliner lors de ses deux derniers matches si Israël ne bat pas la Roumanie samedi à Felcsut. Mais pour la paix des ménages et, surtout, pour assurer son avenir, Murat Yakin n’a pas d’autre alternative que de mener son équipe à la victoire samedi contre le Kosovo. Dans un Parc St. Jacques qui ne lui sera pas acquis, la tâche proposée à cette équipe de Suisse si instable n’aura rien d’une formalité.
Une première mi-temps pleine d'allant
Sans Xherdan Shaqiri "préservé" pour le match de samedi contre le Kosovo à Bâle, la Suisse avait livré la marchandise lors de la première période. Avec un but – une tête de Ruben Vargas sur un centre d’Edimilson Fernandes à la 36e – et deux montants – Noah Okafor à la 20e et Vargas à la 41e -, les Suisses ont témoigné de l’allant offensif espéré. Malgré un déchet qu’il conviendra bien un jour de gommer, Vargas et Okafor avaient apporté ce que leur sélectionneur espérait. Ils ont su prendre la profondeur pour semer le danger à tout instant. Ils ont, aussi, trouvé leurs marques avec un Zeki Amdouni toujours aussi redoutable dans les petits espaces.
Seulement, l'assise défensive laisse toujours à désirer. Les Israéliens se sont trop joués d'une arrière-garde qui avait connu une première alerte juste après la demi-heure avec un lob armé depuis... la ligne médiane par Dor Turgeman. Ce même Turgeman devait juste après la pause abuser Cédric Zesiger pour un centre pour la tête de d’Anan Khalaili qui trouvait la transversale de Yann Sommer. A la 53e, Zesiger, titularisé pour la première fois dans un match officiel, était bien heureux que la VAR ne dicte pas un penalty pour une main dans la surface.
A la 69e minute, Murat Yakin lançait Dan Ndoye et Andi Zekiri dans la bataille avec l'espoir d'insuffler un nouvel élan à son équipe qui avait pu reprendre ses esprits après un quart d'heure bien compliqué. Mais la réussite ne devait pas accompagner Denis Zakaria, qui aurait pu inscrire le 2-0 à la 75e sans un miracle du gardien Omri Glazer. Le tournant de cette fin de match qui a vu l'équipe de Suisse reculer d'une manière inexplicable jusqu'à la frappe victorieuse de Weissman