L'art de l'échappée, par Simon Pellaud
En cyclisme, les Valaisans Simon Pellaud et Kilian Frankiny brillent sur le Tour d’Italie. Le Martignerain, fidèle à lui-même, fait parler son tempérament d'attaquant et à déjà pris plusieurs échappées.
En cyclisme, le peloton du Tour d’Italie était au repos ce lundi, après la première semaine de course. Une semaine durant laquelle les Valaisans se sont particulièrement fait remarqué ! Le Haut-Valaisan de la Groupama-FDJ Kilian Frankiny a terminé 4e de l’étape de dimanche.
Savoir attendre le bon moment
Quant à Simon Pellaud, il s’est démarqué en prenant part à plusieurs échappées. Rien de surprenant de la part du Martignerain, qui est un habitué en la matière. Son tempérament de fonceur l’emmène régulièrement aux avant-postes. Mais cela ne fait pas tout. «Il y a plusieurs facteurs clés», détaille Simon Pellaud. «J’arrive à bien sentir les coups, j’arrive à savoir quand il faut être devant et quand c’est le bon moment pour attaquer. Par exemple, dans une traversée de village ou sur une route plus sinueuse. Parce que ce n’est pas sur une autoroute, où le peloton roule à 55 km/h, en attaquant à 57 km/h que l’échappée va s’en aller. Et surtout, il ne faut pas penser aux 200 km qui restent à faire ensuite. Il faut y aller à 100%, sans trop calculer.»
«On peut avoir une idée à quel moment l’échappée ne va pas partir et quand on espère qu’elle puisse partir.» Simon Pellaud
Certaines étapes sont évidemment plus propices aux échappées que d’autres. Elles sont scrupuleusement étudiées par Simon Pellaud. Est-ce dire qu’il définit avant même de partir l’endroit où il va attaquer ? «Quand même pas à quel endroit précis. Mais on peut avoir une idée à quel moment l’échappée ne va pas partir et quand on espère qu’elle puisse partir.» Une fois en course, certaines spécificités de l’épreuve peuvent influencer le comportement du peloton par rapport aux échappés. «Sur ce Tour d’Italie, il y a un classement du plus grand nombre de kilomètres en échappée, un classement des sprints intermédiaires, un autre de la combativité», énumère le Martignerain.
Les classements annexes, cet obstacle
«Ces classements m’importent personnellement peu, voire pas. Mais apparemment, certaines équipes – qui sont venues me chercher deux fois alors que j’étais dans l’échappée – y accordent de l’importance. C’est un peu frustrant, car je suis là pour tenter de gagner une étape et pas pour faire de la figuration ni pour jouer un classement de ce genre-là. C’est dommage que certaines équipes jouent à faire perdre les autres plutôt que d’accompagner les coups.»
«C’est frustrant de voir que certaines équipes jouent à faire perdre les autres plutôt que d’accompagner les coups.» Simon Pellaud
Le coureur de l’équipe Androni ne désespère pas et s’apprête à remettre l’ouvrage dès ce mardi pour le début de la deuxième semaine de ce Giro 2020. La 10e étape mènera le peloton de Lanciano à Tortoreto, sur 179 km.