Interview du président de Swiss Ski Urs Lehmann à l’aube de la saison 2020/2021
C’est une saison de Coupe du monde de ski alpin très particulière qui sera lancée ce week-end à Sölden en Autriche. De passage à Crans Montana pour soutenir la candidature pour les Mondiaux, le président de Swiss Ski, Urs Lehmann nous a accordé une interview.
Comment se sont déroulées les discussions pour mettre en place cette saison si particulière ?
Nous sommes dans moment très particulier, inimaginable encore il y a douze mois. Cela change notre vie et cela risque de changer le sport. Je suis heureux que tout le monde ait compris la nécessité d’avoir des courses de Coupe du monde. Pas seulement en ski alpin, mais aussi pour les autres disciplines, comme le ski nordique par exemple. Après, en ce qui concerne le fonctionnement concret, c’est difficile de dire comment cela va se passer. Nous savons qu’il y aura des courses. Dans les scénarios envisagés, ces courses se dérouleront sans spectateurs. S’il y a tout de même du public, c’est du bonus, mais cela doit rajouter quelque chose pour les organisateurs. Avant tout nous devons rester très flexibles.
Les organisateurs des courses de Coupe du monde de Crans Montana nous avouaient qu’ils voulaient maintenir leurs épreuves, ne serait-ce que par respect pour les athlètes. Vous partagez ce sentiment ?
Absolument. Les athlètes doivent avoir des courses, c’est leur métier. Nous devons apprendre à vivre aussi normalement que possible en respectant les mesures. Je crois pour nos organisateurs suisses, Crans Montana, ainsi que Wengen, Adelboden ou St-Moritz, il est primordial de maintenir les épreuves. On a fait tout ce qu’on pouvait pour rendre cela possible et je suis convaincu que ces courses auront lieu.
Parfois les athlètes ont l’impression de ne pas être assez consultés. Qu’en pensez-vous ?
Je pense que les skieuses et skieurs ont été écoutés. Les athlètes sont au centre de nos attentions. Nous suivons leurs besoins, dans tous les cas c’est comme cela que nous fonctionnons depuis au moins 12 ans chez Swiss Ski, depuis que je suis président. C’est à mon avis, la formule gagnante. Nous avons un bon contact avec eux. Le dialoque marche et c’est pour cela que je pense que nos structures sont assez fortes.
Sans aides publiques, les clubs de football ou de hockey craignent pour leur survie. Est-ce que c’est pareil pour le ski ? Est-ce que les organisateurs envisagent de demander de l’aide à la Confédération ?
Il le faut ! Si les épreuves se déroulent sans spectateur, les organisateurs doivent avoir du soutien du gouvernement. Mais je crois que les pouvoirs publics et politiques suisses comprennent la situation. Par rapport à d’autres pays, la Suisse a un système qui joue et qui soutient le sport.
On a aussi pu voir ce qui s’est passé dans le football, hockey, cyclisme, etc… Toujours en comparaison avec d’autres sports, quelles seront les modalités dans le ski, si des cas de Covid-19 sont détectés ?
C’est difficile de vous répondre. Ce que je peux vous dire c’est que nous avons fait tout ce qui était possible pour mettre en place des concepts qui prenaient en compte toutes les situations imaginables. Mais je suis certain que pendant l’hiver nous aurons des situations qui n’étaient pas prévisibles. Dans ce cas, il faut savoir rester flexible. Les organisateurs doivent pouvoir réagir très rapidement.
Ce n’est pas un secret, le président de Swiss Ski espère être élu à la tête de la Fédération Internationale de Ski. Il aimerait ainsi succéder à Gian-Franco Kasper qui préside la FIS depuis 1998. En mains suisses depuis 1951, l’instance n’a connu que quatre présidents depuis sa fondation en 1924. Prévu initialement cette année, le congrès électif a été reporté au mois de juin 2021.