Un piège à éviter pour continuer à rêver : Didier Tholot et le FC Sion en mission à Aarau

"Nous allons être confrontés à une ambiance hostile", prévient encore le technicien tricolore. "Dans ce genre de rencontre, même si les aspects techniques et tactiques sont importants, nous savons que la différence se fait essentiellement sur le plan mental. Nous ne devons surtout pas partir en étant persuadés d'être le favori. Nous sommes l'équipe de division supérieure, certes, mais nous devons répondre présents dès le coup d'envoi pour rester en vie à la fin du match."

Didier Tholot se souvient que son équipe avait eu de la peine à se défaire de son adversaire lors des deux duels disputés à l'extérieur durant la saison passée en Challenge League. Il se souvient aussi que ses problèmes cardiaques l'avaient contraint à renoncer au premier déplacement, soldé sur un score de 0-0. "Ce jour-là, c'est Ben (ndlr : Benjamin Bertrand, son assistant) qui avait la charge de l'équipe. Ce n'était pas une mission facile pour lui, car nous avions beaucoup de blessés. Je ne me souviens plus du nombre de fois que j'ai fait le tour de mon canapé, mais je me rappelle avoir lancé trois ou quatre coups de fil à notre analyste vidéo pour lui transmettre des consignes." Le dernier voyage sédunois en terres argoviennes avait débouché sur un succès 2-1 le jeudi de l'Ascension…et (presque) de l'ascension en Super League. "Ce match nous avait donné un bon bol d'air. Il a été déterminant dans la conquête du championnat", affirme Numa Lavanchy.

Peu importe le maillot qu'il portait sur les épaules, le latéral n'a pas mémoire d'un déplacement aisé au Brügglifeld. Ce stade qui semble figé dans le temps et qui sent aussi bon l'histoire que les saucisses grillées. "Cet environnement ne m'effraie pas. Nous revenons du Cornaredo qui n'est pas franchement le plus beau stade de Suisse", sourit-il. "Le match se jouera sur notre capacité à répondre aux duels, à l'intensité et à l'envie que mettra Aarau. Si nous n'y parvenons pas, nous sommes cuits. Après avoir éliminé YB au tour précédent, ils sont dans la même situation que nous il y a deux ans, lorsque nous avions battu GC, YB et que nous étions proches de sortir Lugano. Dans ce genre de moment, la confiance est au maximum. Tu abordes le match en détente, avec le sang dans les yeux et le couteau entre les dents. Nous savons ce qui nous attend et ce que nous devons faire pour espérer quelque chose."

Numa Lavanchy ne le cache pas : un match de Coupe ne se prépare pas de la même manière qu'une rencontre de championnat. "La donne est claire : à la fin, soit tu es toujours en vie, soit tu es mort, éliminé. Nous avons l'expérience pour gérer cet enjeu. Chacun de nous a déjà été aussi bien dans la peau du gros et que dans celle du petit. Nous devons aller chercher ce petit plus qui nous a manqué pour ressortir victorieux de nos dernières sorties en championnat." Le défenseur vaudois de Tourbillon emploie les mêmes mots que son entraîneur pour prévenir tout risque d'excès de confiance. "La victoire du Stade Lausanne Ouchy contre Winterthour prouve qu'à ce stade, il n'y a pas vraiment de favoris. Abordons ce duel avec confiance, mais aussi avec le respect que mérite Aarau."

Bonne nouvelle pour Didier Tholot à l'heure d'aborder l'enchaînement entre ce rendez-vous attendu en Coupe et la réception de Young Boys dimanche à Tourbillon : aucun bobo n'est à signaler. "Je dispose d'un groupe au complet", confirme-t-il avant d'évoquer le programme chargé des prochains jours. "Il ne m'embête pas car ne pas jouer en milieu de semaine signifierait que nous avons été éliminés en Coupe. Si c'est pour aller jusqu'au bout, je suis prêt à enchaîner les matches." Le technicien tricolore n'a pas besoin de l'exprimer pleinement, sa pensée est comprise de tous. "Gagner à Aarau n'est pas seulement important pour avoir droit à un match de plus au début février (ndlr : les quarts de finale sont prévus entre le mardi 3 et le jeudi 5 février). C'est important pour être là où on a tous envie d'être. La musique de la Coupe, je la connais et j'espère qu'elle dure le plus longtemps possible. À chaque fois que nous jouons dans cette compétition, un dicton me traverse l'esprit : jamais deux sans trois. Ce serait pas mal de le confirmer", conclut dans un sourire malicieux le double vainqueur du trophée. 

Pour continuer à rêver que le printemps 2026 connaisse un destin similaire à ceux de 2009 et 2015, Didier Tholot connait sa mission : éviter à son équipe de tomber dans le piège tendu jeudi soir au Brügglifeld.