Noé Sow : "Didier Tholot est le premier à m'avoir fait confiance"
Arrivé cet été en Valais, Noé Sow a gagné sa place de titulaire en charnière centrale lors des derniers matches du FC Sion. À Tourbillon, il a retrouvé Didier Tholot, l'entraîneur qui l'avait lancé dans le foot professionnel à Pau.
Noé Sow prend peu à peu du galon au FC Sion. Titulaire lors des trois dernières sorties de son équipe, le Français contribue activement à la solidité défensive du club sédunois. Avec six buts encaissés en sept journées de championnat, le visiteur valaisan se déplacera au Letzigrund de Zurich dimanche avec le statut de meilleure défense du pays. Malgré le retour en forme de Reto Ziegler, l'arrière débarqué de Pau durant l'été a prouvé qu'il était un candidat légitime pour épauler l'intouchable Joël Schmied en charnière centrale.
En fin de contrat auprès de son ancien employeur, le Breton de 25 ans s'est entraîné durant un mois en Valais avant que son engagement ne soit officialisé. La présence de Didier Tholot sur le banc sédunois n'est pas étrangère à sa venue à Tourbillon. Les deux hommes s'étaient côtoyés lors de la saison 2022/2023. "Il est le premier à m'avoir fait confiance. C'est lui qui m'a permis de signer mon premier contrat pro à Pau. Il restera pour toujours une personne importante de ma carrière. Que ce soit à l'entraînement ou lorsqu'il fait appel à moi en match, je m'efforce de tout donner pour lui rendre ce qu'il m'a apporté."
Un parcours loin d'être linéaire
Si Noé Sow se montre si reconnaissant envers Didier Tholot, c'est que son parcours n'a pas toujours été linéaire depuis ses premiers pas sur les terrains. Né avec un ballon entre les pieds, fils d'un footeux et cadet d'une fratrie de quatre garçons suivant les traces du papa, il se met à rêver d'une carrière au moment où il intègre le centre de formation du Stade Rennais, le club phare de la région. "Nous disposions d'un emploi du temps aménagé. Nous nous entraînions le matin avant d'aller en cours l'après-midi", se souvient-il. "La vie se passait en internat, loin de nos familles. Au-delà de l'aspect footballistique, les résultats scolaires comptaient énormément. Un vrai suivi existait sur ce plan-là." S'il appartient à la catégorie des bons élèves, le natif de Quimperlé n'emprunte pas la voie directe vers le foot professionnel. "J'ai rebasculé dans le monde amateur, ce qui m'a permis d'avoir une vie plus ou moins normale."
Avant que Didier Tholot ne donne un coup d'accélérateur à sa carrière en l'enrôlant à Pau il y a deux ans, Noé Sow fréquente les pelouses de 4ème et 5ème division. En parallèle, il mène une vie hors des terrains. "Avoir eu un tel parcours est une force", affirme-t-il. "J'ai vécu des moments difficiles, j'ai connu la galère et ça m'aide à apprécier comme il se doit ce que je fais aujourd'hui. Je parviens également à prendre du recul sur certaines situations et à me dire que finalement, ce n'est que du foot." Malgré les détours qu'a pu emprunter sa carrière, le défenseur n'a jamais abandonné son rêve. "J'ai toujours eu confiance en mes qualités. Je savais que tous les joueurs n'arrivent pas à maturité au même moment. Mon engagement à Pau est apparu comme une récompense pour toutes ces années de persévérance."
Huit mois loin des terrains
Si la vie de Noé Sow prend un nouveau départ, le sort va continuer de s'acharner sur lui. Passablement utilisé par Didier Tholot tout au long de l'exercice 2022/2023, il est contraint de céder sa place dès la 28ème minute de la dernière journée face à Caen. Le verdict est sans appel : rupture du ligament croisé. Il mettra huit mois avant de retrouver les terrains, avec la réserve du club pallois, et ne dispute que deux rencontres de Ligue 2 lors de l'exercice écoulé. "Lorsque le FC Sion m'a contacté, j'ai rapidement été conquis par le projet sportif du club, ses ambitions et les valeurs qu'il défend. Je suis très content d'être ici aujourd'hui."
À son arrivée en Valais, celui qui avait débuté son parcours en tant milieu de terrain a donc dû faire ses preuves à l'entraînement avant de pouvoir parapher un contrat d'une saison. Entré pour les dernières minutes de la première journée face à YB, il reste scotché au banc lors des trois rencontres suivantes. Sa première titularisation intervient le 17 août à Delémont. Aligné au poste de latéral droit, il est remplacé dès la pause alors que son équipe est menée par le pensionnaire de Promotion League. "Le discours du coach a toujours été très clair. Si tu veux jouer, il faut être bon. Si tu ne l'es pas, tu restes sur le banc. Il m'a toujours présenté les choses comme ça et je l'ai parfaitement compris."
Serein et solide
Relancé dans le onze de base le 31 août contre Bâle, Noé Sow enchaîne face à Young Fellows Juventus en Coupe puis lors du match face à Lugano le week-end dernier. Le numéro 5 se montre à la fois solide et serein. "Cela fait partie de ma nature", relève-t-il. "J'aime ressortir proprement depuis l'arrière. C'est comme ça que j'ai appris le foot. J'essaie de mettre de l'impact dans mes duels défensifs et d'offrir de bonnes conditions aux milieux et aux attaquants en soignant ma relance. Ne pas encaisser de buts accroit tes chances de gagner le match. Le coach ne cesse de nous répéter ça. Il insiste beaucoup sur l'importance de bien défendre."
Ces dernières semaines, Noé Sow a donc formé une association payante avec Joël Schmied. "Nous sommes complémentaires. La communication passe très bien entre nous. En plus de ça, c'est un très bon mec." Aligné à droite de la défense centrale, le Français se trouve entre le Bernois et un certain Numa Lavanchy. "Numa fait un sacré taf' sur le terrain. C'est un joueur qui donne tout et ne lâche jamais rien. Une mentalité partagée par l'ensemble du groupe. C'est bon pour l'équipe."