Le FC Sion féminin se met au futsal : "Nous voulions représenter le club sous une forme différente"

Valérie Bregy sourit en évoquant un "projet personnel". Un projet en lequel elle a cru et auquel elle a donc réussi à donner vie grâce au soutien de plusieurs anciennes coéquipières. "Des amies avec lesquelles je partageais le vestiaire du FC Sion féminin. Nous avons continué à nous voir régulièrement et lorsque je leur ai parlé de mon idée, la plupart ont immédiatement été motivées. Comme l'une d'entre elles, Emilie Varone, a travaillé dans le comité du club ces dernières années, nous avons rapidement pu nous affilier à celui-ci."

Une étape pas forcément obligatoire, mais qui a rendu les choses plus faciles. "Plutôt que de devoir créer un nouveau club, nous n'avons eu qu'à construire une équipe. Pour nous, la symbolique était aussi très importante. Après avoir défendu les couleurs du FC Sion durant longtemps, nous voulions le représenter à nouveau, sous une forme différente." L'affiliation de cette équipe de futsal au club sédunois se résume à la présence du logo sur les maillots. "L'accord passé avec les dirigeants était clair dès le départ : nous devons nous autogérer. Le boulot a été considérable pour rechercher des sponsors prêts à nous soutenir. D'ailleurs, il nous en manque encore à l'heure actuelle. Nous sommes vraiment parties de zéro. Il a fallu trouver suffisamment de joueuses, commander le matériel nécessaire et, surtout, trouver des salles prêtes à nous accueillir."

En tant que porteuse du projet, coach et capitaine de l'équipe, Valérie Bregy a fait face à un autre défi ces dernières semaines : apprendre les…règles du futsal à ses coéquipières. Exemple : celle qui interdit à la gardienne de toucher deux fois le ballon sur la même action. "Si elle le fait, l'équipe est sanctionnée d'un coup-franc direct, à proximité du but. C'est une habitude à prendre et qui change du foot traditionnel où les passes en retrait sont devenues de plus en plus courantes. Personnellement, cela fait trois ans que je joue au futsal. Certaines choses me paraissent donc logiques aujourd'hui, mais ce n'est pas forcément le cas pour les autres joueuses de l'équipe. Lors de notre premier match, notre gardienne a pris la balle des mains en dehors de sa zone. Là aussi, la sanction a été immédiate : coup-franc pour notre adversaire. Heureusement, sans conséquences."

Si elles lanceront leur saison en championnat ce dimanche à Neuchâtel, les Sédunoises ont en effet déjà entamé leur aventure. Lors de leur première sortie, elles se sont imposées 11-1 au 1er tour de la Coupe de Suisse contre Peseux Comète. "Nous n'avions qu'un entraînement dans les jambes avant cette rencontre. Il était donc difficile de nous situer et de savoir quel était notre niveau, surtout que toutes les filles ne se connaissaient pas.  Au-delà des "anciennes" du FC Sion, nous avons accueilli plusieurs renforts venus du FC Bagnes ou d'autres clubs. Avant le coup d'envoi, nous étions toutes un peu stressées, mais au final, cela s'est super bien passé. La cohésion était là et pratiquement toutes les joueuses de champ ont marqué. Difficile d'imaginer un meilleur départ." Si une part de flou accompagnait les Valaisannes avant ce baptême du futsal, c'est que les différences sont plus nombreuses que les similitudes entre cette discipline et le football traditionnel.

Concrètement, les rencontres de futsal se disputent dans des triples salles, sur deux périodes de vingt minutes et elles opposent deux équipes de quatre joueuses de champ et une gardienne. Le rythme étant passablement élevé, les changements se font de manière volante. "Sur ce point, on peut faire un parallèle avec le hockey. Une présence sur le terrain se résume à deux ou trois minutes avant de laisser sa place à une coéquipière." Cette intensité de jeu est justement ce qui a rapidement séduit Valérie Bregy. "Ce sport rassemble tous les aspects positifs du foot : on touche souvent le ballon, c'est technique, rapide, les actions et les buts sont nombreux. C'est spectaculaire et hyper passionnant."

La pratique du futsal tend d'ailleurs à se développer à travers le pays, l'Association Suisse de Football (ASF) cherchant à l'implanter comme autre chose qu'une simple alternative hivernale. "Un gros projet de développement s'est mis en place, tant au niveau masculin que féminin. La volonté est que ce soit aussi le cas chez les juniors. Chez les dames, l'élan de l'Euro a permis la création de nouveaux clubs. D'une ligue unique divisée en deux groupes l'an dernier, nous sommes passés à deux divisions cette saison. La première se dispute à l'échelle nationale, au niveau le plus élevé, alors que la deuxième est divisée en deux groupes régionaux." Le FC Sion appartient donc au groupe romand de cette catégorie. "Le mot d'ordre pour cette première saison de projet est clair : le plaisir avant tout. Le but est que les joueuses découvrent le futsal et qu'elles développent, à leur tour, une passion pour ce sport. On verra bien où nous mèneront les prochaines saisons." 

Preuve que la discipline est (désormais) prise au sérieux : les exigences l'entourant se sont accrues. "Pour entraîner une équipe, il est obligatoire de suivre une journée de cours afin d'obtenir un diplôme de coach spécialisé en futsal." Des séances sont par ailleurs organisées tout au long de l'année, directement au siège de l'ASF. "Une date limite existe aussi pour les transferts entre les clubs. En revanche, cette saison, nous pouvons demander de nouvelles licences n'importe quand. Si des filles sont intéressées à nous rejoindre, elles sont les bienvenues, même si nous sommes déjà un bon noyau dans l'équipe."