L'équipe de Suisse: récompense ultime du travailleur Vincent Sierro
À 28 ans, Vincent Sierro découvre les joies de l'équipe de Suisse. Une première convocation avec la Nati qui valide la nouvelle dimension prise par le milieu de terrain sierrois du Toulouse FC.
Ces dernières années, la tâche incombait à Edimilson Fernandes. Depuis la retraite internationale de son cousin Gelson en 2018, le joueur de Mayence était chargé de représenter le Valais sous le maillot de l'équipe de Suisse. Pas convoqué par Murat Yakin pour le premier rassemblement de l'année, le Fullérain confie ce rôle à un néophyte, pourtant de six mois son aîné. Du haut de ses 28 ans, Vincent Sierro a en effet rejoint le cadre de la Nati pour la première fois de sa carrière lundi à La Manga en Espagne. Les Helvètes y effectuent un camp de quelques jours avant d'enchaîner deux rencontres amicales au Danemark samedi et en Irlande mardi.
Cette première convocation avec la Nati ne tombe pas de nulle part pour le milieu de terrain du Toulouse FC. Un an après son arrivée dans la Ville rose en provenance de Young Boys, le Sierrois fait déjà partie des cadres du vestiaire. Au point de porter le brassard de capitaine depuis le début de la saison. "C'est un rôle qui me plaisait déjà lors de mes années de junior au FC Sion", affirme Vincent Sierro. "J'aime prendre mes responsabilités, aussi bien par le jeu que par la parole. Je le faisais forcément un peu moins lorsque j'étais plus jeune et que je débarquais dans un vestiaire professionnel. À Sion, je me souviens de Vero Salatic qui était un véritable exemple pour moi. Par la suite, j'ai eu un rôle important à Saint-Gall où j'étais chargé de tirer les pénaltys et j'ai essayé d'en avoir un à YB où cela a parfois été plus compliqué. Quoiqu'il en soit, être capitaine d'une équipe a toujours été à la fois un rêve et un objectif pour moi."
Imperméable à la pression
Hériter du brassard est un signe de respect de la part du club, du staff et de ses coéquipiers. C'est aussi la charge d'assumer lorsque les choses tournent moins bien. "Je ne vois pas ça comme une pression supplémentaire", relève le Valaisan. "La seule pression que je me mets concerne mes propres performances. Je me fixe des objectifs élevés et je fais tout pour les atteindre. La pression externe fait partie du jeu. Il faut simplement savoir faire avec."
De la pression, Vincent Sierro et son club en auront d'ici au terme de la saison. Alors que douze journées restent à disputer, les Toulousains occupent le 11ème rang du classement. Ils ne comptent qu'une petite marge de quatre points sur le barragiste Nantes et de six unités sur Metz, le premier relégable. "C'est un championnat très serré. En gagnant un ou deux matches, tu peux vite grimper au classement, mais l'inverse vaut aussi. Deux défaites suffisent à te faire plonger. Concentrons-nous sur nos performances. À chaque fois que nous avons fait un bon match, nous avons été récompensés par des points. Focalisons-nous sur nous et nous engrangerons les victoires qu'il nous faut pour nous éloigner de la zone dangereuse."
L'Europe comme apprentissage
Vainqueur de la Coupe de France en avril dernier, le TFC paie certainement en championnat les efforts consentis durant l'épopée européenne qui l'a vu être éliminé par Benfica en barrages d'Europa League il y a quelques semaines. "Cela ne doit en aucun cas nous servir d'excuse", estime pourtant Vincent Sierro. "Jouer l'Europe est quelque chose d'exceptionnel pour tout le monde. L'équipe est jeune, elle est encore en phase d'apprentissage de ce niveau-là. Cette aventure nous a fait grandir en tant que groupe. Je suis convaincu que nous sommes meilleurs aujourd'hui que nous ne l'étions en début de saison. Nous avons tout de même battu Liverpool à la maison durant la phase de groupes avant de dominer la majeure partie de la confrontation avec Benfica. Je suis fier du visage que l'on a démontré."
Brillant en championnat, Vincent Sierro l'a également été durant ces rencontres européennes. Ses bonnes performances à répétition ont contribué à lui ouvrir les portes de l'équipe nationale. "Je sais que cette première convocation arrive plus tard que pour la plupart des joueurs mais j'ai suivi mon propre chemin. C'est lui qui a fait de moi celui que je suis aujourd'hui", souffle-t-il. "J'ai un profond respect pour les joueurs qui composent ce groupe et qui ont écrit son histoire ces dernières années. Je sais que je vais énormément apprendre à leur contact et même si la concurrence est rude, je suis là pour aider l'équipe. J'espère avoir droit à quelques minutes de jeu."
Une nouvelle dimension qui ne lui suffit pas
Le Sierrois a rejoint l'équipe nationale fort de la confiance emmagasinée en club depuis des mois. Fort, également, de la nouvelle dimension qu'il a pris en France. "En une année, j'ai énormément évolué, surtout sur le plan physique. J'ai également beaucoup progressé sur le plan tactique grâce aux conseils de mon entraîneur. Je suis plus mature aujourd'hui et je le dois aussi à mes expériences précédentes, en Suisse ou à l'étranger. Même si je me sens bien en ce moment, je sais que je peux aller encore plus haut, progresser encore plus individuellement."
Jamais rassasié malgré la récompense ultime que constitue sa première convocation en équipe nationale, Vincent Sierro reste fidèle à sa recette fétiche: le travail. "Dans la vie, c'est le seul moyen d'obtenir ce que tu veux. Il y a toujours des périodes plus difficiles, des moments où tu joues moins. Le seul moyen de montrer tes qualités et de t'imposer est de travailler, sur le terrain comme en dehors. C'est ce chemin qui m'a permis de toujours croire en moi et c'est ce chemin que je continuerai de suivre jusqu'au bout."
Téléspectateur attentif de Sion-YB
En parallèle à ses nombreux engagements sur le terrain avec Toulouse et avant de rejoindre l'équipe nationale, Vincent Sierro a été un téléspectateur attentif du quart de finale de Coupe de Suisse ayant mis aux prises deux de ses anciennes formations le 29 février dernier à Tourbillon.