Cristian Souza, itinéraire d’un Uruguayen qui croyait en son avenir
Arrivé cet été en Valais, Cristian Souza monte en puissance au FC Sion. Titularisé lors des deux dernières journées, l’ailier uruguayen s’est illustré par sa technique et sa vivacité. Meilleur passeur de son équipe, il se confie avant la réception de Wil vendredi à Tourbillon (20h15).
Il était bien parti pour être le match-winner du choc au sommet de Challenge League entre le FC Sion et le FC Thoune à Tourbillon. Le 25 septembre dernier, Cristian Souza profitait de sa toute première titularisation en championnat pour dévoiler toutes ses qualités au public valaisan. Virevoltant, volontaire, l’ailier uruguayen s’illustrait en offrant deux caviars aux buteurs Baltazar et Chouaref. Un corner parfaitement botté puis un centre à l’aveugle après avoir envoyé danser son adversaire et le numéro 52 mettait son équipe sur la voie d’un succès qui ne semblait pouvoir lui échapper. Avant l’issue que l’on connaît.
Une performance reléguée au second plan par la défaite
Les trois buts oberlandais tombés dans le dernier quart d’heure et la défaite qui en a été la conséquence ont relégué au second plan la prestation du joueur débarqué de Bellinzone durant l’été. «C’est normal. Ce qui compte dans un match, c’est le résultat, pas les performances individuelles. La déception était grande au coup de sifflet final mais personnellement, je retiens aussi de cette rencontre le fait que c’est la première que j’ai pu débuter sur le terrain. Cela a renforcé ma motivation à travailler deux fois plus à l’entraînement pour montrer que je mérite ma place dans le onze.»
Après l’avoir cantonné à un rôle de joker durant les sept premières journées, Didier Tholot a d’ailleurs décidé de le récompenser de sa bonne performance face aux Bernois en le relançant d’entrée vendredi dernier à Neuchâtel. «C’est un joueur qui a eu besoin de temps pour comprendre ce qu’on voulait mettre en place à son arrivée», relève le technicien tricolore. «Il est capable de faire la différence sur un crochet. Il nous fait énormément de bien par ses accélérations et sa disponibilité sur le côté. Hors du terrain, c’est un mec qui amène de la joie de vivre dans le groupe. Il fait du bien à tout le monde et il a eu le mérite de saisir la chance que je lui ai offert.»
Pas encore à 100%
Le principal intéressé corrobore les propos de son entraîneur. Il reconnaît avoir eu besoin de retrouver le rythme avant de s’affirmer comme un candidat à un maillot de titulaire. «Lorsque je suis arrivé (ndlr: à six jours de la reprise du championnat), l’équipe avait bouclé sa préparation estivale. De mon côté, je sortais d’un mois passé chez mois, en Uruguay, durant lequel je n’ai pas assez travaillé sur le plan physique. J’étais en retard par rapport aux autres. D’ailleurs, je sens que j’ai encore une marge de progression. Je ne suis pas à 100% de mes capacités.»
Malgré ce déficit physique et son temps de jeu restreint lors des sept premières journées, l’Uruguayen en est déjà à trois assists depuis l’entame de l’exercice. Seuls quatre autres joueurs ont fait aussi bien en Challenge League. «Faire la passe décisive te permet de contribuer au 50% du goal qui est marqué», estime-t-il. «Comme tout attaquant, je ressens aussi le besoin d’être à la conclusion. J’espère pouvoir également inscrire mon nom sur la liste des buteurs rapidement. Cette sensation de faire trembler les filets me manque.»
Un immense raté à Neuchâtel
Vendredi dernier à la Maladière, Cristian Souza aurait dû inscrire sa première réussite sous le maillot valaisan. Malheureusement pour lui, il a galvaudé une offrande d’Ilyas Chouaref alors que le chronomètre n’affichait même pas une minute de jeu. «Je n’aurais jamais dû manquer une telle occasion, c’est vrai, mais j’ai essayé de rapidement passer à autre chose. J’étais convaincu que d’autres opportunités de la mettre au fond se présenteraient à moi ou à mes coéquipiers. Il fallait que je reste concentré, que je ne sorte pas de mon match. Encore une fois, le plus important était que le FC Sion l’emporte. Pas que je marque ce but que j’attends avec impatience.»
À 28 ans, l’Uruguayen apporte, au même titre que Dejan Sorgic, son expérience à un secteur offensif relativement jeune. Son CV recense pas moins de dix adresses différentes, dans son Uruguay natal, en Suisse mais aussi au Pérou et au Mexique. «Chaque club dans lequel je suis passé m’a permis de grandir, de progresser. J’ai notamment fait de très bonnes performances sous les couleurs de Cusco au Pérou (ndlr: 7 buts en 38 matches) et j’ai eu la chance de jouer à Pachuca, l’un des meilleurs clubs du Mexique. Je suis très content du parcours que j’ai eu en Amérique du Sud mais j’avais vraiment à cœur de pouvoir faire le saut vers l’Europe en rejoignant Bellinzone il y a deux ans.»
Le foot, garant d’un avenir meilleur
Natif de Montevideo, la capitale uruguayenne, Cristian Souza ne cache pas l’importance que le ballon rond a eu dans sa vie. «En Uruguay comme ailleurs en Amérique du Sud, le football est vu comme une sorte de bouée de sauvetage vers un avenir meilleur. Très vite, j’ai cru en moi et je me suis donné les moyens de réussir. Grâce à Dieu également, j’ai pu faire carrière et maintenant que je suis ici, je veux tout faire pour aider ma famille à vivre convenablement au pays.»
Après ses deux années tessinoises, celui qui a notamment porté le maillot du…Liverpool FC (un club de Montevideo rendant hommage aux «Reds» anglais) dit ne pas avoir hésité à s’engager en Valais. «La relégation vécue ce printemps ne m’a pas refroidi, au contraire. Je savais que Sion est une grande équipe en Suisse. Une équipe qui n’est pas à sa place actuellement. Ma motivation est grande et mon ambition très claire: je veux aider ce club à remonter en Super League!»