CC tient peut-être enfin son dernier grand projet: "Je repars volontiers pour 10 ans"
Christian Constantin a tenu le haut de l’affiche lors de la présentation des projets d’avenir pour le football valaisan. Il a défendu la construction d’un nouveau stade et plus globalement il a présenté sa vision d’avenir. Pour un projet qui pourrait être son dernier. Best-of de ses déclarations.
Une heure de conférence de presse, une demi-heure de parole pour Christian Constantin. Très à l’aise avec ses interlocuteurs principaux et avec les médias, le président du FC Sion a "volé le show" ce jeudi matin lors de la présentation du plan d'action pour pérenniser le football professionnel en Valais. Voici quelques phrases fortes lâchées par l’entrepreneur martignerain.
Changer de siècle
"On donne le coup d'envoi d'un projet qui s'appelle FC Sion 2030", affirme Christian Constantin, avant de s’embarquer dans un constat aux multiples facettes. "Jusqu'à présent, plus les autres clubs construisaient des stades, plus nous, on piquait du nez. Concrètement, aujourd'hui, il faut adapter ce club à ce siècle et à cette réalité. Nous sommes un canton montagneux, avec un petit potentiel démographique et une mentalité paysanne plutôt qu'universitaire. Notre esprit d'ouverture a mis du temps à s'améliorer pour aller de l'avant."
Petite respiration, suite du constat. "Je suis le président qui a duré le plus longtemps dans le club. J'ai été à la tête du FC Sion sur deux siècles, donc je peux très bien mesurer la différence entre les deux. Mais mes premiers pas, mon idée de base est toujours restée la même, à savoir développer des infrastructures et les soutenir par la formation. J'ai toujours eu l'ambition que notre région puisse rêver grand, qu'elle puisse exister par l'accueil et qu'elle ait le courage et le savoir-faire pour avancer. Notre jeunesse doit pouvoir bénéficier des avantages urbains, tout en vivant dans une région de paradis et un environnement que les grandes villes ne proposent pas."
Une mémoire des chiffres bien présente finalement
"Le FC Sion 2030 doit représenter un projet de création d'infrastructures et une consolidation des recettes car c'est le combat le plus difficile aujourd'hui. Il faut aussi proposer une valorisation de la jeunesse et des performances, dans le but de nous amener des émotions et de la fierté."
En mettant en avant les valeurs symboliques défendues, Christian Constantin rappelle aussi les valeurs bien réelles, en espèces, investies dans différentes activités. "En 25 ans sous ma présidence, nous avons mis 600'000 francs par année pour le foot loisir, ce qui fait près de 15 millions au total. En parallèle, pour le football élite, on travaille 46 semaines par année au rythme de 24 heures par semaine. Au total, ce sont 150 personnes qui l'ont fait pendant 25 ans, ce qui veut dire 4'150'000 heures de prestations pour la jeunesse cantonale. En considérant que cela coûte 40 francs par heure selon des tabelles de la FIFA, cela représente une prestation sociale et humaine de 175 millions, en plus des 2 500 000 francs d'impôts que nous payons par année."
Des chiffres encore des chiffres
"Je sais par expérience que le football suisse, nécessite sous cette forme le 30% de son budget annuel en mécénat. En tenant compte de ça, mon objectif consiste à consolider l'aspect sportif avec un apport de l'ordre de 30% du budget sous forme de valorisation de loyers, d'appartements, commerces et autres afin de remplacer ce mécénat. Il faut que l'on réussisse à mettre en place un patrimoine qui puisse soutenir l'activité, car le mécénat commence à disparaître. Non pas car les gens ne veulent plus le faire, mais car ils ne peuvent plus le faire."
Concrètement ça donne quoi? "On aura besoin de 150 millions pour le stade, 30 pour l'académie et en parallèle, 30 millions de plus pour garantir les années de compétition pour les prochaines années."
Il reprend pour dix ans
"Derrière ce projet, on part pour quelque chose d'environ 60 ans. Je sais bien que le chemin sera fait d'embuches. Maintenant, ça fait 25 que j'arpente ce genre de chemins, alors je sais que les obstacles sont faits pour être dégagés ou passés par-dessus. Si la rénovation de Tourbillon était meilleure que la construction d'un nouveau stade, on serait con d'aller payer 150 millions pour quelque chose que l'on peut avoir pour 30 millions. Mais moi, je n'y crois pas et c'est un débat que j'ai avec Frédéric Favre." Le Conseiller d’Etat valaisan en charge des institutions et du sport, n’est ni pour ni contre, en ce qui concerne les deux variantes à l’étude.
Rénover le stade de Tourbillon ou en construire un nouveau, c’est l’option la plus efficiente qui sera retenue par le Canton. Christian Constantin, lui, a déjà choisi. "Je suis beaucoup plus loin dans ma réflexion, car ça fait des années que je travaille là-dessus. Je demande à gauche, à droite ce dont on aurait besoin. Je peux parler à nos supporters qui nous brûlent la moitié des tribunes chaque semaine alors à la place, mettons des pyrotechnies électroniques où il n'y pas de dangers de fumigènes. Enfin, il y a toute une philosophie à voir et à développer, mais je ne vais pas vous casser les burnes maintenant avec cela, sinon on va commencer le stade demain matin. Bon il me manque encore un peu de pognon." Du coup cette retraite? "Si on peut faire ça, je repars volontiers pour 10 ans. J'ai travaillé depuis la nuit des temps pour avoir un nouveau stade en Valais. Je pars sur le principe d'aller au bout du projet, car si les autres acteurs (ndlr: Ville, Canton, AVF) n'étaient pas intéressés, aujourd'hui, ils ne seraient pas là."