"Beaucoup pensaient qu'on allait s'écrouler": un FC Sion combattif répond à ses détracteurs

L'analyse du numéro 14, une nouvelle fois irréprochable dans son couloir droit, était partagée par l'ensemble des acteurs valaisans de la rencontre. En ouvrant le score dès la 2ème minute grâce à Sorgic, en doublant la mise à la 34ème par Berdayes, le FC Sion a réalisé une première mi-temps presque parfaite. Largement dominé au niveau de la possession, il a su se montrer clinique à la conclusion. Seul point noir : cette réussite zurichoise signée Markelo à la 38ème. "Concéder un tel but, c'est ahurissant", soupire l'entraîneur sédunois Didier Tholot. "Il reste quelques minutes avant la pause et on remet notre adversaire dans le match avant de subir jusqu'au bout."

En seconde période, le FC Sion s'est recroquevillé devant son but. Il a densifié sa défense en passant à une ligne de cinq hommes au moment où Cipriano relayait Sorgic pour les vingt dernières minutes. "La crainte de revivre un scénario trop souvent vécu depuis le début de l'année, celui où l'on craque en toute fin de match, existait forcément", concède le technicien tricolore. "À force de revivre ça, tout le monde devient moins serein. Je pense toutefois que certains faits de jeu auraient pu nous faciliter la vie. Voir l'entraîneur adverse sortir un joueur dès la première mi-temps (ndlr : Calixte Ligue à la 35ème), alors que celui-ci aurait dû être expulsé est suffisamment parlant à mon avis."

Averti une première fois par Monsieur San quelques minutes plus tôt, le latéral zurichois aurait effectivement mérité une deuxième biscotte lorsqu'il a séché Théo Berdayes qui venait de le prendre de vitesse. Sur le coup-franc, le Valaisan (déjà passeur décisif sur la réussite de Sorgic) se retrouvait à la conclusion d'un service de Miranchuk pour inscrire le 2-0. "À ce stade de la saison, ce n'est pas important de savoir qui marque ou qui fait la passe. La seule chose qui compte est de prendre des points. J'aurais signé pour la victoire même sans être décisif", relève humblement le héros du jour, forcément très concerné par la situation de son club. "Je suis le FC Sion depuis que je suis tout petit. Je sais très bien à quel point c'est difficile pour nos supporters. Malgré tout, je sais qu'avec ce coach et avec ce groupe, nous avons la mentalité de ne jamais rien lâcher. Nous avons bien bossé durant quinze jours et cela a payé aujourd'hui."

Alors que la pression était très grande sur leurs épaules au coup d'envoi, les Sédunois ont en effet été admirables de combativité tout au long de la rencontre. Solidaires à défaut d'être spectaculaires, ils ont su empoigner la rencontre avec l'état d'esprit nécessaire dans ce sprint final de l'exercice. "Nous devons y aller avec les couilles pour nous maintenir", affirme encore Théo Berdayes. "Nous devons rentrer dans nos adversaires. Ne surtout pas calculer. Tous les matches seront difficiles jusqu'au bout."

En s'imposant face à Zurich, le FC Sion a donc porté à six points son avance sur le trio composé de Winterthour, Yverdon (dont la rencontre face à Saint-Gall a été renvoyée par la pluie) et GC. "C'est une victoire importante dans un moment difficile", résume Didier Tholot. "Cela prouve que nous sommes encore bien là. Beaucoup de gens pensaient qu'on allait s'écrouler et qu'il fallait tout changer. On leur a montré qu'en continuant à y croire, nous pouvons y arriver. Évidemment que ça me fait chier de commencer ce match avec seulement trois points d'avance sur le dernier. Mais à choisir, je préfère ça à en avoir six de retard aujourd'hui, alors qu'il ne reste que quatre rencontres à jouer."

Samedi prochain, le FC Sion poursuivra son opération maintien par un déplacement sur le terrain d'Yverdon. En cas de succès dans le Nord-Vaudois, il ferait un nouveau pas, peut-être décisif, vers un avenir en Super League.