Avec Eric Sévérac à sa tête, le FC Sion féminin veut "monter le plus vite possible"
Les choses sérieuses reprennent le week-end prochain pour le FC Sion féminin. Désormais dirigée par le Bedjuis Eric Sévérac, la formation sédunoise veut continuer à s'affirmer comme un cador du championnat de LNB. Et pourquoi pas viser plus haut après deux tours de promotion consécutifs?
Le FC Sion féminin est ambitieux à l'heure d'aborder la reprise du championnat de Ligue Nationale B. Après deux participations consécutives au tour de promotion à l'échelon supérieur ces deux dernières années, la formation sédunoise veut poursuivre sa progression, confirmer son statut d'équipe forte du championnat et, pourquoi pas, lorgner sur la Super League. Elle attaque cet exercice 2024/2025 avec un nouvel entraîneur à sa tête, le Bedjuis Eric Sévérac, ex-coach de Servette Chênois.
Déjà au travail avant le début officiel de son mandat
La nomination du technicien franco-valaisan était connue de plusieurs mois déjà. Elle avait en effet été communiquée dès la fin février. Eric Sévérac a ainsi eu tout le printemps pour préparer ce nouveau défi. "Je suis resté assez discret au départ avant de commencer à sonder les joueuses concernant leurs intentions d'avenir à partir du mois d'avril", relève-t-il. "Je ne me suis en revanche jamais immiscé dans les compositions ou dans les entraînements. J'ai laissé travailler les personnes qui étaient en place. Plutôt que d'interférer dans le sportif, je me suis focalisé sur la préparation de cette nouvelle saison en enrôlant notamment une nouvelle préparatrice physique en la personne de Monica Mendes." Internationale portugaise à 58 reprises, cette dernière connaissait déjà le coach sédunois pour avoir évolué sous ses ordres à Servette.
Après ce printemps de "mise en place", le mandat d'Eric Sévérac aux commandes du FC Sion féminin a officiellement débuté il y a quelques semaines, au moment de la reprise des entraînements. "Notre préparation s'est bien déroulée si l'on excepte le fait d'avoir dû aller à gauche et à droite pour trouver des terrains", souffle-t-il. "Comme partout, les filles ne peuvent malheureusement pas bénéficier d'infrastructures dédiées. Se retrouver à l'Ancien-Stand avec des garçons qui trainent dans les couloirs est gênant. Je l'ai bien dit aux dirigeants : avoir rapidement un endroit à nous, dans lequel nous pouvons nous identifier, nous donnerait une force supplémentaire."
Constat alarmant sur l'état du foot féminin en Suisse
Entre la fin de son mandat à Servette et le début de cette nouvelle aventure au FC Sion féminin, le Bedjuis a vécu une année de pause. Une pause qu'il qualifie de "bienvenue" et qui lui a permis de constater le retard pris par la Suisse au niveau du développement du football féminin.
Durant ses six années passées au bout du lac, Eric Sévérac a pratiquement tout vécu. La promotion de Servette Chênois en Super League en 2018, le titre de champion en 2021 et la Coupe remportée en 2023. Il a également connu l'Europe avec une épopée en Ligue des Champions. "Quand je suis arrivé là-bas, le club venait de naître de la fusion entre les deux entités qu'il représente. Nous sommes alors partis de rien. La situation ressemblait en quelque sorte à celle que je retrouve aujourd'hui à Sion", estime-t-il. "L'ambition n'est cependant pas forcément la même. À Genève, l'objectif était de construire rapidement une équipe compétitive. Ici, la volonté est de travailler avec un contingent essentiellement composé de Suissesses. On arrivera où on arrivera. Rêver de Champions League n'est pas la réalité du jour en Valais. Il nous faut des moyens, un endroit pour faire travailler toutes ces filles et un vrai encadrement pour former les plus jeunes."
L'expérience d'Eric Sévérac se fait déjà ressentir au FC Sion féminin. "C'est dur. On sent qu'il sait ce qu'il veut et qu'il vient du haut niveau", nous glisse une joueuse au moment de rejoindre les vestiaires avant un entraînement. "Je ne sais pas si j'ai apporté une exigence supplémentaire. Pour moi, il est juste normal de ne pas se pointer 5 minutes avant, ou pire, 5 minutes après le début d'une séance. J'attends de mes joueuses qu'elles soient au vestiaire au minimum une demi-heure avant pour se préparer convenablement", explique l'entraîneur valaisan. "Lorsqu'elles sont sur le terrain, chacune doit me montrer sa motivation intrinsèque. Je ne vais pas systématiquement les titiller. Jusqu'à présent, elles ont mordu à tout ce qu'on a mis en place. C'est normal que ce soit dur. On ne le cache pas : on veut monter le plus vite possible. Ce sera peut-être l'an prochain, peut-être dans deux ans. On verra à quelle vitesse on avance."
Des manques à combler pour atteindre l'élite
Le passé récent du FC Sion féminin, avec cette double participation au tour de promotion, justifie pleinement les ambitions avancées par Eric Sévérac. "Passer le step supplémentaire est toujours le plus difficile. Ce qui est frustrant est de voir Thoune évoluer en Super League alors qu'il n'en n'aurait pas le droit si le règlement était correctement appliqué", affirme-t-il, le club oberlandais ne disposant pas d'équipe espoir comme le demandent les statuts de l'ASF. "Nous ferons tout sur le terrain pour obtenir notre promotion. Pour y parvenir, nous devons travailler sur les manques que j'ai pu constater. La condition physique notamment qui a fait défaut à l'équipe face aux adversaires de l'échelon supérieur ces deux dernières années. Nous avons également obtenu le renfort de quelques filles qui ont l'expérience de l'élite. Les choses sont bien en place, mais le foot reste le foot. Une décision arbitrale ou une série de blessures peuvent impacter une saison. Encore une fois, on veut monter le plus rapidement possible, mais nous n'avons pas la garantie de le faire dès cette année."
Le FC Sion féminin d'Eric Sévérac lance sa saison de Ligue Nationale B samedi par la réception du néo-promu Lugano au Stade des Fougères de Conthey (coup d'envoi à 19h00).