À 21 ans, Pierrick Moulin est prêt à gratter des minutes de Super League avec le FC Sion

Deux mi-temps, deux équipes complètement différentes. Une première à priori proche du onze qui devrait débuter à Berne, une deuxième permettant à plusieurs autres éléments de se montrer. Parmi eux : le Martignerain Pierrick Moulin. À 21 ans, le milieu de terrain fait partie (avec Yohann Aymon, Dylan Tutonda et Noah Grognuz) des quatre espoirs du club intégrés au cadre de la première équipe ces dernières semaines. "Avec Noah, nous avions déjà eu la chance de participer au camp en Espagne en janvier. Nous avons tout de suite été très bien accueillis au sein du groupe. L'ambiance est très bonne. On sent que tout le monde veut surfer sur la vague de la promotion."

Mercredi face aux Neuchâtelois, Pierrick Moulin est entré en jeu à vingt minutes de la fin. "Je n'étais pas censé jouer. Je faisais des courses sur le terrain d'à côté lorsqu'on m'a dit de me préparer", sourit celui qui a relayé Dylan Tutonda alors que le score était déjà de 3-0 pour les Xamaxiens. "On a ressenti sur ce match les efforts consentis depuis le début de la préparation, même si le plus gros est désormais derrière. Stéphane Troillet (ndlr : le préparateur physique) nous a énormément fait bosser. Heureusement, j'avais la chance…ou la malchance de le connaître pour avoir déjà bien transpiré sous sa houlette avec les M21. Avec la une, on passe encore un step supplémentaire au niveau de ses exigences."

Les efforts demandés n'effraient pas Pierrick Moulin, bien décidé à tout faire pour gagner sa place aux yeux de Didier Tholot. "Je suis un gars d'ici. J'ai vécu les belles années du FC Sion, les moins bonnes aussi. J'ai à cœur de donner mon maximum sur le terrain et de montrer au coach que j'ai le niveau pour porter ce maillot." Dans cette optique, le Martignerain a peut-être marqué des points vendredi dernier. Il a en tout cas inscrit son premier but avec la première équipe, le troisième du succès 4-0 obtenu face à GC. "C'était la première fois que j'étais aligné en match. Je ne suis pas satisfait à 100% de ma performance, mais le fait d'avoir pu faire trembler les filets est forcément positif. La balle m'est venue dessus, je n'ai pas trop réfléchi et je l'ai mise au fond. Cela ne veut pas tout dire mais avoir marqué ce but est quand même une fierté. Même si ce n'était qu'un match amical."

Malgré son jeune âge, Pierrick Moulin dégage une certaine maturité, aussi bien sur le terrain qu'à l'interview. Il refuse ainsi de voir trop loin, trop haut et garde les pieds bien ancrés sur terre. "Vous savez, je n'ai pas eu un parcours facile pour en arriver là. Alors que je m'entraînais avec les M18, on m'a même demandé de retourner au Martigny-Sports pour jouer avec les juniors A", témoigne celui qui a également évolué au FC La Combe dans le passé. "Aujourd'hui, je dirais presque que je n'ai rien à perdre. En tout cas, je ne me projette pas trop loin. Penser à où je serai dans cinq ou dix ans ne sert à rien. Tout ce qui compte, c'est de bien travailler. On verra bien où ça me mène."

Le jeune milieu de terrain sait aussi qu'il risque de naviguer ces prochains mois entre un rôle de remplaçant ou de réserviste avec la première équipe et un rôle plus en vue avec les M21. "C'est vrai que pour l'instant, je suis un peu dans le flou", reconnaît-il. "Je pense quand même que le club me fait confiance. À moi de rendre la pareille sur le terrain. Je vais tout faire pour gratter des convocations dans le groupe d'abord puis espérer, si tout se passe bien, avoir droit à quelques minutes de jeu en Super League. Si on me demande d'aller jouer avec les M21 le week-end, je le ferais à 100%. Encore une fois, je n'ai pas envie de réfléchir trop loin."

La nouvelle politique prônée par le club et le mercato historiquement calme vécu jusque-là tendent à prouver que les jeunes auront une vraie carte à jouer cette saison aux yeux de Didier Tholot. "Je ne m'intéresse pas forcément à ça puisqu'à mon sens, même si des recrues arrivent, plus tu es au niveau, plus tu as de chances d'être sur le terrain. Je me focalise donc sur moi, même si je pense que cette stabilité souhaitée par les dirigeants est une bonne chose. Dans le foot, tout va très vite vers le haut comme vers le bas. Je ne me prends pas la tête, je donne mon maximum et j'espère pouvoir montrer mon numéro 32 à Tourbillon."

Valaisan pur souche, Pierrick Moulin a évidemment été un supporter du FC Sion avant de prétendre à en porter le maillot de la première équipe. Il se souvient de moments forts vécus depuis les tribunes, à Berne et à Bâle notamment.