Denis-Will Poha après le nul du FC Sion face à GC: «L’homme du match, c’est l’arbitre»

Pour la deuxième fois en deux semaines, le FC Sion a quitté Tourbillon frustré ce samedi. Après le nul concédé face à Servette dans le derby du Rhône il y a quinze jours, les Valaisans ont à nouveau été contraint au partage de l’enjeu. Cette fois, c’est GC qui est venu prendre un point au terme d’une partie disputée en deux actes (2-2).

«En première mi-temps, on a joué de manière très courageuse pour les acculer dans leur camp.»Numa Lavanchy

Le premier, ce sont ces quarante-cinq minutes initiales. Dans la foulée de leur succès 3-0 sur la pelouse du champion Zurich le week-end dernier, les hommes de Paolo Tramezzani ont étouffé les Sauterelles. Du jeu, du rythme, une possession de balle largement supérieure à leur adversaire (65%-35%), les Sédunois ont montré ce qui, s’il n’est pas leur meilleur visage, y ressemble en tout cas fortement. «On a joué de manière très courageuse, on a poussé pour récupérer les ballons très haut et les acculer dans leur camp. Ça a très bien marché», relève le défenseur Numa Lavanchy. «Malheureusement, le match est ensuite conditionné par ce fait de jeu et cette double peine.»

Le carton rouge : «une décision qui tue le match»

Le Vaudois fait référence à ce qui s’apparente au début du 2ème acte de cette rencontre. Alors que le FC Sion mène 1-0 grâce à une réussite de Stojilkovic – magnifiquement servi par Araz – à la 22ème, Dimitri Cavaré se retrouve au duel avec l’attaquant zurichois Renat Dadashov. Le second nommé attrape le bras du premier, celui-ci «répond» en leur repoussant. L’international azéri s’écroule et la sanction est immédiate: expulsion au défenseur guadeloupéen de Tourbillon. «À chaud, je vais vous dire que pour moi, l’homme du match, c’est l’arbitre», grince le milieu de terrain Denis-Will Poha. «Il tue le match avec cette décision.»

«Ça me fait chi** pour l’équipe et pour Dimi. Il fait un super match et il ne méritait pas ça.»Numa Lavanchy

Expulsion méritée ou non, cette action suit une passe mal assurée de Numa Lavanchy. «Je voulais donner le ballon à Heinz (ndlr: Lindner) et au dernier moment, je stoppe mon geste et l’adversaire anticipe et en profite», soupire le latéral. «Ça me fait chi** pour l’équipe et pour Dimi. Il fait un super match et il ne méritait pas ça. Maintenant, je retiens aussi notre réaction.»

Une prise de conscience plutôt qu’un effondrement collectif

Car oui, tout aurait bien pu s’écrouler pour le FC Sion. Sur le coup-franc qui suivait l’expulsion de Cavaré, Pusic déposait le ballon sur la tête de Ribeiro. 1-1. Pire encore sept minutes plus tard. Ribeiro se muait alors en passeur pour offrir le 2-1 à Dadashov, encore lui. «On a eu un petit moment de flottement lorsque l’on s’est retrouvé à dix. Le momentum a alors changé de camp», poursuit Numa Lavanchy. «On aurait alors pu s’effondrer. Perdre par deux ou trois buts d’écart. Ça n’a pas été le cas. Une prise de conscience collective nous a permis de relever la tête et d’aller chercher ce point.»

«Même si tout s’est enchaîné contre nous ce soir, on a vu des guerriers sur le terrain.»Denis-Will Poha

Alors que l’an dernier, pareilles conditions auraient certainement vu les Sédunois perdre complètement leurs nerfs et oublier leur football, la version 2022/2023 du FC Sion a su se remettre la tête à l’endroit. Dans le calme et la solidarité. «Même si tout s’est enchaîné contre nous ce soir, on a vu des guerriers sur le terrain», affirme Denis-Will Poha. «C’est tout un groupe qui s’est battu. Ceux qui étaient sur le banc nous ont toujours encouragé, le public était derrière nous. Il faut continuer à travailler comme ça et on aura tout pour vivre une bonne saison.»

Un premier but «terni» par la frustration

Infatigable, le milieu de terrain français arrivé cet été en Valais a lui-même inscrit le but de l’égalisation à la 68ème. «La frustration d’avoir perdu deux points l’emporte sur la satisfaction de marquer ce premier but», poursuit celui qui a profité au passage d’une grossière erreur du Zurichois Noah Loosli. «J’ai essayé de sentir le coup. Il rate sa passe et j’en profite pour la mettre au fond.»

«Peu importe où je suis placé sur le terrain, je dois permettre à l’équipe de faire de bonnes choses.»Denis-Will Poha

Admirable de sacrifice, le numéro 22 s’est parfaitement adapté à son rôle dans le couloir droit au moment où Paolo Tramezzani modifiait son alignement en passant en 4-4-1 suite au carton rouge de Cavaré. «Je devais aider l’équipe, comme tout le monde. On est à dix, chacun doit faire les efforts à 100%. Peu importe où je suis placé sur le terrain, je dois permettre à l’équipe de faire de bonnes choses.»

Et de bonnes choses pour le FC Sion ce samedi, c’était ne surtout pas perdre ce match qu’il aurait mérité de gagner. Un match en deux actes. Le premier enthousiasmant par le jeu proposé, le second encourageant par le cœur démontré. Prochain rendez-vous samedi prochain à Chênois pour le premier tour de la Coupe de Suisse.