Coupe de Suisse: Le match de l’année pour le HCV Sion face à Bienne
C’est l’une des belles affiches de ce week-end de Coupe de Suisse de hockey sur glace en Valais. Les amateurs du HCV Sion défient Bienne demain à l’Ancien-Stand. Un grand moment en perspective pour les joueurs sédunois.

«Il y a un an j’entraînais encore la deux et toi, tu ne savais même pas si tu reviendrais dans le monde du hockey un jour. Aujourd’hui, on s’apprête à coacher contre Bienne, t’imagines?», se marre Yves Constantin, l’entraîneur du HCV Sion, en discutant avec son assistant Nicola Jezzone dans les travées de la patinoire de l’Ancien-Stand.
Le club sédunois, pensionnaire de 1ère ligue, se trouve en effet à quelques heures d’accueillir l’une des meilleures formations du pays pour le compte des seizièmes de finale de la Coupe de Suisse. Le match de l’année. Le match d’une vie même pour les amateurs du HCV Sion. Leur entraîneur l’assure pourtant : rien de particulier n’a été mis en place pour préparer cette rencontre: «On s’est posé la question de savoir s’il fallait l’aborder différemment qu’une partie de championnat. Mais on s’est vite rendu compte que si on changeait tout notre système pour affronter des pros, c’est nous qui allions être embêtés. Donc on va plutôt y aller au petit bonheur la chance, en jouant notre jeu et après on ne sait jamais, sur soixante minutes des choses incroyables peuvent peut-être arriver.»
«Je n’ai pas arrêté de penser à ces soixante minutes qui nous attendent et lors desquelles on peut vraiment créer quelque chose.»Yves Constantin - Entraîneur du HCV Sion
S’ils ont donc décidé de ne pas trop chambouler leurs habitudes sur la glace avant cette partie, en dehors, l’excitation est forcément plus grande qu’avant un match ordinaire. Yves Constantin reconnaît ainsi qu’il a été compliqué de se sortir cette rencontre de l’esprit durant la semaine: «C’est vrai que c’était parfois difficile de se concentrer au job. Après voilà, on a des employeurs qu’il s’agit de respecter donc on doit quand même faire notre travail. Mais c’est vrai que je n’ai pas arrêté de penser à ces soixante minutes qui nous attendent et lors desquelles on peut vraiment créer quelque chose. Rien que le fait de jouer ce match procure déjà de l’émotion mais forcément que s’il y a un exploit au bout, ce sera encore plus fort!»
L’entraîneur sédunois sait toutefois que la tâche s’annonce particulièrement ardue. Trois divisions séparent en effet les deux formations sur le papier. Mais le HCV Sion ne veut pas partir battu pour autant : «On est tous des compétiteurs», tonne son entraîneur. «À quoi sert de jouer un match si ce n’est pas pour essayer de le gagner? Se battre coûte que coûte fait partie de la mentalité de notre vestiaire donc on est vraiment prêts à tout pour les embêter.»
«Les Biennois vont devoir sortir de leur zone de confort, ça peut être un avantage pour nous.»Yves Constantin - Entraîneur du HCV Sion
Et pour embêter davantage encore les professionnels biennois, Yves Constantin compte aussi sur l’environnement intimiste de la patinoire de l’Ancien-Stand. Un environnement auquel ne sont forcément pas habitués les Seelandais. «C’est clair, surtout avec l’outil de travail qu’ils ont maintenant à la Tissot Arena. Là, ils vont devoir se changer à la piscine, passer à l’extérieur pour rejoindre la patinoire donc il faudrait juste qu’il pleuve encore un peu entre deux et ça pourrait vite les déranger. Ils vont devoir sortir de leur zone de confort alors que nous, en face, c’est notre quotidien. Ca peut constituer un petit avantage en notre faveur», avance Yves Constantin.
Le rêve d’un derby face à Sierre au prochain tour
Lorsqu’on lui demande ce qu’est la principale différence entre son équipe et le visiteur de prestige attendu dimanche, le technicien de l’Ancien-Stand répond du tac au tac dans le franc-parler qui le caractérise : «Nous, on est tous des bons valaisans qui travaillons à 100% à côté alors qu’eux n’ont que ça à foutre de leur vie!» Il reconnaît ensuite que si une baguette magique lui permettait de chiper un joueur à son homologue biennois Lars Leuenberger, son choix se porterait sur le Canadien Marc-Antoine Pouliot: «Mais bon, le règlement du championnat nous interdit d’aligner des joueurs étrangers donc je prendrais peut-être Kevin Fäh que j’ai connu à l’époque à Ajoie… Non mais qu’ils me donnent n’importe qui, moi je prends avec plaisir!»
Et si demain aux environs de 19h00, la sirène finale retentissait sur un score favorable au petit poucet sédunois? «Alors là, on attendrait avec impatience un petit derby contre le HC Sierre chez nous à l’Ancien-Stand au prochain tour. Martigny ce serait sympa aussi mais on aurait plutôt l’impression de rencontrer un grand frère alors qu’avec Sierre, il y aurait du piment!» Le rendez-vous est pris. Ne reste désormais «plus» qu’à battre Bienne d’un côté et Fribourg de l’autre.
Le premier tour de ce qui est la dernière édition de la Coupe de Suisse sous sa forme actuelle a réservé un tirage de rêve aux clubs valaisans engagés. Outre le duel entre le HCV Sion et Bienne, le HC Sierre défiera lui Fribourg à Graben alors que Rarogne accueillera Zoug et le HCV Martigny Ajoie. Soit ni plus ni moins que trois clubs de National League et le tenant du trophée jurassien! Unique représentant du canton à faire figure de favori, le HC Viège se déplacera lui sur la glace du HC Thoune qui milite en 1ère ligue.