Beauregard, le Québécois qui avait la Suisse dans le viseur
Le HC Sierre a repris ce lundi la direction de la glace pour y lancer sa préparation en vue de la saison à venir. Avec un nouveau visage au sein de son contingent: le Québécois Anthony Beauregard, arrivé la semaine dernière en Valais.

L’an dernier, le HC Sierre avait surpris bon nombre d’observateurs en se hissant au 4ème rang du classement au terme de la saison régulière de Swiss League. Un résultat plus qu’honorable dû en partie aux performances de son Top Scorer Guillaume Asselin, deuxième meilleur compteur du championnat (66 points). Problème: de telles statistiques suscitent forcément la convoitise et le Québécois a favorablement répondu aux sirènes de la National League en rejoignant le néo-promu Ajoie. Les dirigeants ont donc dû se mettre en quête d’un remplaçant à leur «casque jaune» et à ce jeu-là, c’est un autre Canadien qui leur a tapé dans l’oeil. Son nom? Anthony Beauregard.
«Il doit être Anthony Beauregard, pas le remplaçant de Guillaume Asselin.»Dany Gelinas
«Accueillir un joueur francophone était une prérogative», explique l’entraîneur Dany Gelinas. «Cela facilite forcément la communication au sein du groupe. Il doit maintenant trouver sa place, trouver ses marques et surtout, j’attends de lui qu’il joue dans ses propres patins et pas dans ceux d’un autre. Il doit être Anthony Beauregard, pas le remplaçant de Guillaume Asselin.»
Premiers contacts avec Eric Castonguay
Dans la Cité du Soleil, le nouveau-venu retrouve donc deux compatriotes, son entraîneur et l’autre renfort étranger: Eric Castonguay. «C’est justement ce dernier qui est entré en contact avec moi en premier», relève Anthony Beauregard. «J’ai fait une bonne saison et il m’a demandé ce que je voulais faire cette année. Je lui ai répondu que ma volonté était de revenir en Europe et très vite, j’ai eu des échanges avec Dany (ndlr: Gelinas). J’ai senti tout son intérêt, il m’a rapidement mis en confiance donc mon choix de venir ici s’est fait très facilement.»
«Au début de mes études, j’avais dû faire un powerpoint sur lequel j’expliquais mes rêves pour l’avenir. J’avais alors marqué que je voulais jouer au hockey en Suisse. »Anthony Beauregard
Il faut aussi dire que le néo-Sierrois aspirait à découvrir la Suisse depuis un certain temps déjà et pour des raisons qu’il peine lui-même à exprimer. «Je me rappelle qu’un jour, au début de mes études secondaires, j’ai dû faire un powerpoint sur lequel j’expliquais mes rêves pour l’avenir. Je ne sais pas pourquoi mais j’avais alors marqué que je voulais jouer au hockey en Suisse. Pas en Europe non, en Suisse. Venir dans votre pays était depuis inscrit dans mon agenda donc je suis très heureux de pouvoir le faire aujourd’hui.»
Une expérience en Écosse
Si la Suisse était sa priorité, Anthony Beauregard a déjà connu l’Europe plus tôt dans sa carrière. Il y a deux saisons, il avait défendu les couleurs du club écossais de Dundee dans le championnat britannique. «Une expérience dont je garde de très bons souvenirs», se remémore-t-il. «Par rapport à la East Coast nord-américaine dans laquelle j’ai évolué trois saisons, on y joue moins de parties. Notre corps a donc plus de temps pour récupérer. Retrouver ce rythme européen de deux, trois matches par semaine était vraiment une volonté de ma part. Cela permet de faire d’autres choses en dehors de la glace.» La taille des surfaces de jeu (ndlr: elles sont plus grandes en Europe que de l’autre côté de l’Atlantique) a fini de le convaincre de revenir dans le Vieux-Contient. «Le jeu est moins physique, moins serré ici. J’ai donc plus de temps pour faire ce que je veux. Mon style colle parfaitement aux grandes patinoires.»
«J’ai un petit gabarit, c’est vrai, mais j’aime aussi aller chatouiller mes adversaires.»Anthony Beauregard
Son style de jeu justement, quel est-il pour cet ailier de poche, ne dépassant guère les 1,70m? «Je suis un joueur très offensif mais qui sait également se sacrifier pour aider mon équipe en phase défensive. J’ai un petit gabarit, c’est vrai, mais j’aime aussi aller chatouiller mes adversaires.» Le Québécois ne semble craindre personne, ni même la pression que peut susciter son statut de renfort étranger. «Je suis ici pour faire ce que j’ai toujours fait. Depuis que j’ai signé à Sierre, on me parle beaucoup de Guillaume Asselin mais je ne suis pas venu pour le remplacer. Il a accompli des choses extraordinaires et c’est maintenant à moi de me faire un nom au sein de ce club.»
La volonté de s’investir au sein du vestiaire
Anthony Beauregard veut non-seulement s’illustrer sur la glace de Graben mais également en dehors. «J’ai 26 ans cette année, cela fait près de six ans que je suis professionnel donc je veux épauler les plus jeunes. Oui, je suis nouveau ici mais tout ce que j’ai déjà vécu peut être utile pour mes coéquipiers. Il y a des joueurs plus vieux que moi dans le vestiaire, c’est clair, mais je veux être là pour tout le monde. Si l’un d’eux a une question ou a besoin de parler, ils peuvent venir vers moi. Je veux vraiment être un bon coéquipier pour tous les gars.»
«Si je suis venu ici, c’est aussi parce qu’on ne m’a dit que du bien du public.»Anthony Beauregard
Outre pour ses partenaires de jeu, le Québécois veut aussi être quelqu’un qui compte pour les supporters, les «partisans» comme il le dit lui-même. «Vous savez, je viens d’un tout petit village d’à peine 2'500 habitants. Sierre, c’est donc une plutôt grosse ville pour moi (rires). Mais bon, l’important ce n’est pas la taille du lieu mais la ferveur qui y règne. Si je suis venu ici, c’est aussi parce qu’on ne m’a dit que du bien du public. Les fans n’ont malheureusement pas pu vivre le hockey l’année dernière à cause du covid. J’ai donc envie de créer un vrai lien d’appartenance avec eux.»
Première occasion pour Anthony Beauregard de rencontrer le public de Graben mardi prochain. Le HC Sierre défiera alors La Chaux-de-Fonds pour son premier match de préparation.