Avec ses nouvelles courses sprint, après quoi court la Formule 1?
La Formule 1 teste ce week-end à Silverstone un format inédit en 71 ans d'existence avec, samedi, une course sprint de 100 km qui précédera le Grand Prix dimanche. Au risque de dénaturer celui-ci ?

C'est une promesse. Celle d'un "week-end beaucoup plus complet avec trois jours d'intense compétition", développe le directeur sportif de la F1 Ross Brawn, le tout "sans perdre l'intégrité ni la méritocratie" chères à la discipline.
Testé à Silverstone, puis à Monza en septembre et lors d'un 3e Grand Prix restant à confirmer (au Brésil si l'événement a lieu malgré la pandémie), le concept offre un avant-goût de la F1 de demain car en cas de succès, il devrait être étendu.
Concrètement, ce format fait place à un nouveau triptyque: qualification - sprint - Grand Prix. La qualification classique, habituellement disputée le samedi, est avancée au vendredi. Elle déterminera la grille de départ de la course sprint de 100 km et d'environ trente minutes samedi, qui elle-même définira l'ordre du Grand Prix dimanche.
La F1 ne s'en cache pas, elle cherche, selon Ross Brawn, "une meilleure couverture média avec des vendredis qui vont enfin prendre vie".
Il est vrai qu'habituellement, peu de spectateurs et téléspectateurs assistent aux essais libres ce jour-là. En Grande-Bretagne, l'horaire même des qualifications, en début de soirée (19h00), a été choisi pour permettre au plus grand nombre d'y assister.
Depuis son rachat par les Américains de Liberty Media en 2017, la F1 cherche à rompre sa monotonie, à se moderniser et plaire à un nouveau public, plus jeune, via notamment les réseaux sociaux ou encore la série "Drive to Survive" sur Netflix.
"Nous voulons voir si le sprint plaira davantage aux spectateurs, s'il permet de faire venir de nouveaux fans tout en conservant ceux de la première heure", appuie Brawn, ancien patron d'écurie et ex-directeur technique de Ferrari.
L'ingénieur britannique sait que cela passera forcément par une réussite sportive: le sprint va "apporter une saveur différente, sans stratégie d'équipes, sans arrêts au stand, sans gestion de carburant; trente minute de course pure avec seulement les pilotes impliqués".
Outre le danger de dénaturer la discipline, la F1 court aussi le risque de l'overdose. En proposant une saison record de 23 Grands Prix cette année, et en ajoutant maintenant des courses sprint, le public va-t-il suivre le rythme ?