Le défi des associations caritatives valaisannes face à l'inflation en Suisse
En Valais, les ménages les plus démunis se tournent toujours autant vers les associations qui récoltent et distribuent de la nourriture gratuitement. Car même si l'inflation ralentit partout en Suisse, le prix de l'alimentaire continue d'augmenter.

Le taux d'inflation se stabilise peu à peu en Suisse, selon les dernières informations de l'Office fédéral de la statistique. Les prix à la consommation ont augmenté de 1,7% en juin en comparaison annuelle. C'est la première fois depuis janvier 2022 que l'inflation repasse sous la barre des 2%. Mais seuls certains secteurs le reflètent. A commencer par celui des carburants et des produits pétroliers dont les prix diminuent.
Récolter et redistribuer
Ce n'est pourtant pas le cas des loyers ou encore de l'alimentaire et des boissons. Là, les prix continuent d'augmenter. Et ce n'est pas sans conséquences pour les plus petits budgets qui doivent se serrer la ceinture. En Valais, les familles les plus démunies se tournent d'ailleurs souvent vers des associations caritatives car elles peinent toujours à joindre les deux bouts à la fin du mois.
"C'est dans notre ADN"Bernard Premand, président de l'association Tables du Rhône
Les Tables du Rhône par exemple récoltent et distribuent la nourriture que les grandes enseignes ont en surplus. "Pour l'instant, notre défi est de pouvoir servir nos différents bénéficiaires avec la marchandise récoltée. C'est dans notre ADN", explique Bernard Premand, président de l'association Tables du Rhône.
"On se bat pour avoir des stocks suffisants"Bernard Premand, président de l'association Tables du Rhône
Et même si les temps sont difficiles, elle ne semble pas encore en souffrir outre mesure. Mieux, l'association arrive à répondre à toutes les demandes d'aide. "On se bat pour avoir des stocks suffisants. C'est pourquoi on essaie d'élargir notre champ d'action et d'avoir de plus en plus de fournisseurs", précise Bernard Premand.
12'000 repas par semaine
Selon lui, les Tables du Rhône récoltent d'ailleurs chaque année 382 tonnes de marchandise. "Chaque semaine, on sert l'équivalent de 12'000 repas. Ce qui correspond à la nourriture d'environ 900 adultes et 800 enfants". Et dans la grande majorité des cas, ces repas sont servis aux familles et aux personnes en situation de précarité, précise ce dernier.
Et pour ce qui est de l'avenir, difficile de se projeter. Le président des Tables du Rhône reste toutefois réaliste. Les choses pourraient empirer. D'autant que la moitié des demandes d'aide dans le canton proviennent de réfugiés Ukrainiens, selon lui. "Si la guerre s'arrêtait, ça nous permettrait de dégager des moyens alimentaires en plus. Ça pourrait jouer un rôle sur le long terme. Mais ce n'est pas le cas pour l'instant".
L'autre moitié des demandes est incarnée par des Valaisans qui se trouvent à l'aide sociale. Si ce chiffre peut paraître étonnant, au vues de la différence entre la taille de la population réfugiée et celle de la population locale, c'est aussi parce que les Valaisans sont probablement plus pudiques et moins enclins à demander le soutien de l'aide sociale. "Ils font plutôt appel à leur cadre familial pour pouvoir se faire aider que de passer par une inscription au service social".