Ecône a-t-elle respecté les consignes sanitaires ? Le canton interpelle la Fraternité
Le Service de la santé du canton du Valais se dit "interpellé" par la grande cérémonie organisée à Ecône le 24 septembre dernier. Réunion durant laquelle plusieurs centaines de personnes ont célébré les 50 ans de la Fraternité Saint-Pie-X. Les consignes sanitaires n'auraient pas toutes été respectées.
"Oui, nous avons été interpellé par cette manifestation". Les mots sont de Victor Fournier, chef du Service de la santé au canton du Valais, qui confirme une information de Rhône FM. En cause, le grand rassemblement du jeudi 24 septembre à Ecône, sur la commune de Riddes. La Fraternité Saint-Pie-X fêtait ses 50 ans. Pour l'occasion, la dépouille de Mgr Lefebvre, fondateur de la communauté, a été transférée du caveau du séminaire, à la crypte de son église. Du monde, beaucoup de monde sur place... Des familles venues de Suisse, mais également de France ou d'Italie.
"Nous faisons notre travail de contrôle" Victor Fournier, chef du Service de la santé
Sur les images de la manifestation, relayée par les nombreux médias, peu ou pas de masques. Aucune distanciation sociale, des fidèles très proches les uns des autres. "Nous avons demandé des explications de la part de la fraternité d'Ecône", poursuit Victor Fournier, qui rappelle que les manifestations de moins de mille personnes sont autorisées. "Nous faisons notre travail de contrôle. Nous regarderons la marche à suivre en fonction de leur réponse. Une procédure est en cours". Aucune autre précision concernant les éventuelles conséquences ou mesures qui pourraient être prises.
Réponse d'Ecône
La Fraternité a accepté de répondre à nos questions ce mardi. "Oui, le canton nous a contactés", explique l'Abbé Bernard de Lacoste, directeur du Séminaire d'Ecône. "Ils m'ont demandé, très gentiment, ce que j'avais mis en place durant la cérémonie".
Justement, quelles ont été les mesures prises concernant le Covid-19 ? "Nous avons respecté la loi", nous répond Bernard de Lacoste. "Nous étions moins de mille. Dans l'église, pas plus de 400 personnes. Les autres étaient dehors sur le parking, devant un grand écran. Avec les chaises mises à disposition, c'était facile de compter le nombre de personnes". (A écouter ci-dessous)
"Je ne suis pas un policier", Bernard de Lacoste, directeur du Séminaire d'Ecône
Et le port du masque dans tout ça ? Les images sont édifiantes, rares sont les personnes à l'avoir porté. "J'avais mis cinq grandes affiches "masque obligatoire" un peu partout. Bien visible, sur le parking, à l'entrée de l'église", répond le Directeur du Séminaire, qui poursuit, "C'est vrai que des gens n'ont pas obéi à cette consigne. Moi, je ne suis pas non plus un policier, les gens prennent leurs responsabilités". (Interview ci-dessous).
Le Service de la santé attentif
Victor Fournier souligne que cette "procédure de contrôle" n'est pas isolée en Valais. "Nous sommes attentifs. Il y a d'autres cas où nous sommes intervenus. Je pense par exemple au Caprices Festival". Fin septembre, le comité d'organisation du Caprices avait dû fermer une des deux scènes, en cours de festival. En cause, le non-respect du port du masque par certains fêtards.