Une coalition romande s’oppose au projet de loi sur l’identification électronique
Les opposants ne souhaitent pas que les données d’identité des Suisses soient gérées par des entreprises privées. Ils estiment que cela poserait des problèmes de protection des données. Pour eux, la responsabilité de l’identité électronique revient à la Confédération.
Ils ne veulent pas de la nouvelle loi sur les moyens d’identification électronique. Une coalition romande s’est formée pour appeler les Suisses à rejeter le texte. Elle est composée de représentants de partis politiques, de la société civile et du monde académique. La loi donnerait la possibilité à ceux qui le demandent d’obtenir une identité électronique utilisable pour des achats et des services sur internet de manière sûre. Elle permettrait de garantir l’identité de tous les interlocuteurs. La mise en œuvre serait réalisée par des fournisseurs reconnus par la Confédération.
Contre une « commercialisation » de l’identité
C’est bien cet aspect qui dérange les opposants. Pour eux, cela reviendrait à perdre la maîtrise des données d’identité des citoyens. « On est d’accord sur le concept d’identité électronique. En revanche, la Confédération propose que la gestion revienne à des entreprises privées. Ça pose des problèmes au niveau de la sécurité, de la gouvernance du projet et des coûts. Je crois que c’est la première fois en Suisse que pour une tâche normalement régalienne de l’Etat on va se retrouver dans une situation où il va falloir payer des entreprises privées », déclare Jérôme Desmeules, secrétaire général de l’UDC du Valais romand et membre de la coalition.
Le député au Grand Conseil ajoute que ces fournisseurs privés pourraient utiliser les données d’identités à d’autres fins. Pour lui, la loi ouvrirait la porte à la leur commercialisation.
La Suisse en retard
Jérôme Desmeules en convient : la Suisse n’est pas le pays le plus avancé en termes de digitalisation. Cependant, il considère que refuser cette loi n’accentuerait pas forcément ce retard. « Pour le reste, le projet de loi est assez bien ficelé, donc rien n’empêche de remettre l’ouvrage sur le métier très rapidement et d’arriver avec une solution qui soit acceptable pour tout le monde. Ce système doit être géré par l’Etat. D’autres pays ont réussi à gérer leur identité électronique. On ne comprend pas pour quoi la Confédération n’en serait pas capable », conclut le secrétaire général de l’UDCVR.
Le peuple se prononcera lors des votations fédérales du 7 mars prochain. Selon le dernier sondage Tamedia, les Suisses refuseraient la nouvelle loi. Ils ne seraient plus que 40% à dire oui.