Troupeaux : coup de gueule de Christophe Clivaz contre des collègues valaisans à Berne
Coup de gueule du conseiller national Christophe Clivaz. Sur internet, le député vert reproche à plusieurs de ses collègues valaisans d'avoir refusé un crédit en faveur de l'agriculture de montagne. Explication et réaction.
"Qui défend l'agriculture de montagne ?" Cette question est posée par Christophe Clivaz, via son compte Facebook. Le conseiller national Vert ne comprend pas la décision de plusieurs de ses collègues valaisans.
En cause, un crédit refusé aux agriculteurs de montagne
La raison du courroux de l'élu : dans le débat sur le budget, il était proposé d'accorder une enveloppe supplémentaire de 1,8 millions aux éleveurs de montagne. De quoi leur permettre de mieux protéger leurs troupeaux contre les grands prédateurs et d'assurer un estivage ovin durable.
Dans les faits, trois conseillers nationaux valaisans ont soutenu l'idée de ce crédit supplémentaire : le PLR Philippe Nantermod, le socialiste Mathias Reynard, et donc le Vert Christophe Clivaz.
Les autres députés valaisans ont rejeté l'idée. Incompréhensible, selon Christophe Clivaz. Il répond à Oriane Binggeli. "Je ne comprends pas, ces milieux-là ont justifié leur engagement dans la campagne en faveur de la révision de Loi sur la chasse en disant que c'était une manière de soutenir l'agriculture de montagne. Et là, au moment où nous avons la possibilité, de manière très concrète, d'avoir des moyens supplémentaires pour ces éleveurs, ces moyens sont refusés par ces mêmes personnes."
Christophe Clivaz explique son appui à ce crédit : "L'idée c'est de soutenir davantage les éleveurs en montagne. Lors de la campagne sur la révision de la Loi sur la chasse, les opposants avaient reconnu qu'il y avait un problème, qu'il y avait une nécessité d'agir. Là, c'est une première pierre pour les aider, ce n'est pas la seule", affirme Christophe Clivaz.
Kamerzin s'explique
Parmi les opposants valaisans donc, les membres du PDC et de l'UDC. Contacté, le démocrate-chrétien Sidney Kamerzin s'explique. Pour lui, c'est avant tout la provenance du crédit qui pose problème et non l'importance du montant : "Ce budget de 1,8 millions de francs serait prélevé dans le budget de l'agriculture. Ce n'est pas normal. Car de cette manière, en quelques sortes, vous faites payer aux victimes elles-mêmes les mesures de protection des troupeaux, via les paiements directs ! Nous ne l'acceptons pas", expose Sidney Kamerzin.
"Les vraies mesures nécessaires pour réguler, c'était le tir préventif du loup. Ils ont refusé ce système-là. Il y a toujours plus de loups, des dizaines de loups supplémentaires chaque année. Le budget pour les moyens de protection doit être pris auprès de l'Office fédéral de l'environnement". Pourquoi à l'Office fédéral de l'environnement en particulier ? "Car c'est l'Office fédéral de l'environnement qui souhaite donner des moyens supplémentaires pour protéger les grands prédateurs, c'est donc à eux de supporter ces montants", conclut Sidney Kamerzin.
Crédit rejeté
Acceptée par le Conseil national, cette enveloppe de 1,8 millions pour la protection des troupeaux en estivage n'a finalement pas reçu l'aval du Conseil des Etats. La Chambre des cantons s'est prononcée lundi, dans le cadre de la discussion sur le budget alloué à l'Agriculture.