Les véhicules électriques devront aussi participer au financement des routes
Le financement des infrastructures routières devra être revu en Suisse en raison de l’arrivée des nouveaux modèles de véhicules à propulsion alternative. Un Valaisan est impliqué dans ce changement.
Les véhicules électriques devront bientôt passer à la caisse pour financer les routes suisses. Le conseiller national Benjamin Roduit a déposé un postulat en ce sens à Berne. Le Conseil fédéral vient de lui répondre lors de sa dernière séance hebdomadaire. Si les sept sages proposent au Parlement de refuser le texte, ils s’accordent à dire que le modèle actuel ne fonctionne plus. «Le Conseil fédéral a décidé d’aller dans le sens de mon postulat et même plus vite puisque dans sa réponse, il propose une mise en consultation d’ici la fin 2023. Ce qui est plus rapide qu’un postulat», se réjouit Benjamin Roduit.
«Les utilisateurs des véhicules électriques ne participent pas au financement des routes.»
Benjamin Roduit, conseiller national (VS/Le Centre)
Pour l’heure, les infrastructures routières sont financées par une taxe sur le carburant. A la pompe, les utilisateurs de véhicules motorisés à essence ou à diesel paient environ 73 centimes par litre. S’ajoutent la TVA et une taxe de 4 centimes sur les biocarburants. Ces montants filent directement dans les poches de l’Etat. Au total, 5,6 milliards de francs sont récoltés de cette manière, soit environ 7,7% des recettes fiscales de la Confédération. Reste que cette perception diminue depuis quelques années avec l’arrivée des véhicules électriques. «Il y a de plus en plus d’utilisateurs de véhicule électrique et ils ne participent pas au financement des routes», déplore le conseiller national centriste. Son constat est partagé par l’Exécutif fédéral qui annonce qu’une redevance de substitution va être mise en place pour les véhicules à propulsion alternative. «Le Conseil fédéral propose de taxer au kilométrage, au poids et à la cylindrée de la voiture électrique.»
Davantage de financement mais pas pour tout
La part des véhicules électriques, nouvellement immatriculés, en Suisse atteint 25,5%, contre seulement 3% en 2018. «Jusqu’à aujourd’hui, il s’agissait d’inciter les utilisateurs à passer à l’électrique pour émettre moins de CO2 et lutter contre le réchauffement climatique. Aujourd’hui, il y a la masse suffisante pour dire aux utilisateurs de véhicule électrique de participer aux infrastructures routières», estime l’élu saillonin. La redevance pour les voitures à propulsion alternative devrait permettre de renflouer les caisses de la Confédération «Il ne faut pas affaiblir ce fonds routier sans quoi nos routes seront impraticables». Et Benjamin Roduit de préciser qu’il ne souhaite pas que ces rentrées fiscales soient affectées à des projets pilotes de tarification de la mobilité. «C’est un concept qui est très contesté, qui consiste à taxer à l’échelle d’une ville ou d’une région l’utilisation de votre véhicule à certaines heures de la journée, aux heures de pointe. Et ce pour éviter les embouteillages. Ça c’est la proposition des Verts. Notre optique est différente. On a besoin d’un réseau routier de qualité. Actuellement il est en train de se dégrader et il faut trouver son financement», insiste Benjamin Roduit.
«Il ne faut pas affaiblir ce fonds routier sans quoi nos routes seront impraticables»
Benjamin Roduit, conseiller national (VS/Le Centre)
Le postulat est co-signé par trois autres Valaisans : le centriste Sidney Kamerzin, le socialiste Emmanuel Amoos et le PLR Philippe Nantermod.