Les Valaisans pourront refuser le droit de vote des étrangers mais accepter la Constitution
Le peuple aura la possibilité de refuser le droit de vote et d’éligibilité des étrangers sur le plan communal sans faire couler la nouvelle Constitution. Une variante sera ajoutée sur le bulletin de vote.

Les Valaisans pourront accepter la nouvelle constitution mais refuser le droit de vote et d’éligibilité des étrangers disposant d'un permis C sur le plan communal. La Constituante a entériné ce mardi par 62 voix contre 37 et 18 abstentions l’idée de soumettre séparément cet article, jugé sensible. «Cette question clive au sein des familles et dans les groupes politiques», explique Côme Vuille, chef de file des valeurs libérales-radicales (VLR). « On ne veut pas priver la population d’un débat sur cette question. Au final, le peuple choisira», poursuit l’élu collombeyroud.
«Les variantes sont un aveu de faiblesse»
Matteo Abächerli, "Die Mitte Oberwallis"
D’autres variantes, notamment sur le mode de scrutin du Conseil d’Etat, ont été proposées mais elles ont toutes été largement balayées. Le Centre haut-valaisan et les deux groupes UDC se sont opposés à toutes les propositions. «Les variantes sont un aveu de faiblesse», lance Matteo Abächerli, du groupe Die Mitte Oberwallis [NDLR : le Centre Haut-Valais]. «Les variants compliquent le vote final et les instaurer signifient qu’on a pas bien fait notre travail, ni bien écouté le peuple. Certains constituants ne sont pas prêts à assumer le rôle que le peuple leur a donné, en l’occurrence d’écrire une nouvelle constitution», assène l’élu haut-valaisan. Les autres groupes sont au contraire d’avis que les variantes permettent au peuple de se prononcer sur un article controversé sans faire échouer l’ensemble du texte.
Faire couler le bateau ?
Les groupes politiques en faveur des variantes ont accusé en plénum les fractions hostiles au procédé de charger la barque ou de vouloir faire couler le bateau. «C’est un peu facile comme argumentaire», sourit François Quennoz, constituant UDC du Valais romand. «On a rarement été écouté en quatre ans. Nous accuser de vouloir faire couler le bateau, c’est un peu fort en café». Matteo Abächerli, centriste haut-valaisan, abonde. «On aurait dû réfléchir avant à ce qu’on mettait dans la Constitution. Il y a eu beaucoup d’autres sujets qui ont provoqué un clivage. Pour autant, on n’a pas déposé des variantes.»
La transparence plébiscitée
La Constituante s’est aussi projetée ce mardi sur les contours du vote final. Les constituants ont modifié leur règlement concernant la dernière décision. Initialement prévu par bulletin secret, le vote aura lieu par voie électronique et transparente. «En quatre ans, on a voté plus de 1'700 fois et tous les votes ont été publics. Il est important que la population puisse connaître le vote des constituants», estime Florian Evéquoz, élu d’Appel citoyen. Un retournement de situation qui n’a pas plu aux deux groupes UDC. «C’est changer les règles du jeu durant la séance de tirs au but», a martelé François Quennoz.
Quant à la majorité, elle sera qualifiée. Il faudra donc que le nombre de oui atteigne 66. Les votes d’abstention et la voix des absents seront comptabilisés dans le camp du non.