Le Valais redoute les conséquences du clash avec l'Union européenne
Pour l'instant exclue du programme de recherche "Horizon Europe", la Suisse a beaucoup à perdre. En Valais, la HES et l'antenne de l'EPFL sont en pleine incertitude. Ou quand la politique vient polluer les accords de coopération.

L'exclusion de la Suisse du programme de recherche "Horizon Europe" inquiète beaucoup.
Perçue comme une mesure de rétorsion après l'abandon du projet d'accord-cadre avec l'Union Européenne, cette décision de la Commission européenne pourrait avoir de lourdes conséquences sur la science helvétique et la compétitivité économique du pays. Mais rien n'est encore définitif.
Solidarité scientifique européenne
D'une part, le Parlement fédéral a déjà accordé une enveloppe de 6 milliards 150 millions de francs pour financer directement les recherches auxquelles les scientifiques suisses pourraient être appelés à prendre part. Et d'autre part, près d'une vingtaine d'organisations et réseaux de recherche européens viennent de se fendre d'une lettre ouverte demandant la pleine participation de la Suisse à "Horizon Europe". Car la Suisse a apporté des contributions importantes dans de nombreux domaines, comme le climat, la santé ou la technologie quantique.
"Je suis inquiet. Les conséquences à moyen terme risquent d'être douloureuses." Yves Rey, chef du service valaisan des Hautes écoles
Reste que pour l'instant, c'est la bouteille à l'encre et, donc, l'incertitude. En Valais, la HES-SO Valais/Wallis et l'antenne de l'EPFL pourraient être impactées. Pour l'EPFL, par exemple, les projets européens représentent "deux à trois millions de francs par année", explique Yves Rey, le chef du service cantonal des Hautes Ecoles. Or, avec un statut d'Etat tiers et non plus d'associé, environ un tiers des projets de recherche et la totalité du financement ne seraient plus accessibles.
Le programme-cadre "Horizon Europe" s'étend de 2021 à 2027. Il est doté d'un peu plus de 95 milliards d'euros.