La fusion entre Sion et Veysonnaz ne se fera pas, la population sédunoise s'y oppose
C'est à Sion que s'est joué le projet de fusion avec Veysonnaz. La population s'y est prononcée massivement contre ce mariage défendu par les autorités des deux communes.

Sion et Veysonnaz ne vont pas se marier. Dimanche, les citoyennes et citoyens de Sion n'ont pas souhaité unir leur destin à celui de Veysonnaz. A Veysonnaz, 55,4% de la population a glissé un oui dans l'urne, avec une participation de 89,6%. A Sion en revanche, 62,15% s'est dit contre l'union. Ici, la participation s'est élevée à 40,9%.
"Nous sommes déçus et désolés de ce résultat pour la commune de Veysonnaz", a réagi le président de Sion Philippe Varone à l'issue des votes. "C'est un échec des exécutifs", ajoute-t-il. Son homologue de Veysonnaz Patrick Lathion abonde: "C'est une très grosse déception. C'est un scénario auquel on ne s'attendait pas".
Sion a accepté de fusionner avec Salins en 2012 et les Agettes en 2016, rappelle-t-il. Face à des tâches communales "de plus en plus lourdes et complexes", les autorités de Veysonnaz avaient adressé une demande de fusion à Sion en 2021. Au préalable, elles avaient consulté la population sur sa vision pour l'avenir, et celle-ci avait alors plébiscité à 87% une fusion avec une commune voisine, 55% souhaitant se lier à Sion, 45% à Nendaz.
Satisfaction des opposants
Patrick Lathion souligne que "l'excellent projet" présenté a su convaincre la majorité de la population de Veysonnaz qui s'est déplacée en nombre aux urnes (près de 90%). De son côté, Philippe Varone estime ne pas avoir "réussi à montrer tous les avantages de cette fusion à la population sédunoise".
Durant la campagne, les opposants à cette fusion ont fait front. Ils craignaient "une mainmise de la ville de plaine sur les villages de montagne" et "une urbanisation généralisée de la montagne". Ils notaient par exemple qu'en cas de fusion, le taux de résidences secondaires, aujourd'hui de "plus de 60%" à Veysonnaz, tomberait à 9,3%, "favorisant un boom des constructions".
Le mouvement sédunois "Non au Grand Sion" a fait part dimanche de sa satisfaction à Keystone-ATS. "On ne s'attendait pas à un tel score. Le bon sens l'a emporté sur la technocratie", réagit Raphaël Zuchuat, membre de ce mouvement apolitique fondé par des élus et anciens élus issus des rangs du Centre et de l'UDC. D'après lui, ce "non" de Sion est un "refus de la politique expansionniste". "L'idée d'un Grand Sion ne plaît pas et devrait être enterrée. L'exécutif doit arrêter de vouloir grappiller des territoires et se concentrer sur les problèmes de la commune", ajoute-t-il. Celui-ci regrette toutefois la tournure des événements à Veysonnaz.
Non au Grand Sion
Le collectif "Ensemble pour Veysonnaz", opposé à la fusion, se dit "soulagé" par l'issue du scrutin. Même si le "non" vient de Sion, "cette fusion ne se fera pas", relève Loïc Le Deunff, membre du collectif. Le territoire de Sion s'étend actuellement sur 35 km2 pour quelque 35'000 habitants de la plaine.
Le gain de la station de Veysonnaz qui s'étend sur 11,2 km2 pour près de 600 habitants aurait donné du poids à la vision du conseil municipal de faire de Sion la capitale suisse des Alpes. Cette vision, qui "privilégie les fusions multiples", permettrait à terme au Grand Sion de réunir de 65'000 à 90'000 habitants, faire partie des dix plus grandes villes de Suisse, et avoir une voix de poids pour toute la région alpine en Suisse, selon les explications publiées sur le site internet de la commune sédunoise.
Il s'agit d'une intention stratégique pour les 30 prochaines années, affirme Philippe Varone, interrogé sur les conséquences du "non" de Sion. Selon lui, cette volonté "n'est pas un projet de fusion, mais de positionnement régional".
Fusion inévitable pour Veysonnaz
Patrick Lathion se dit convaincu que l’avenir du village passe par une fusion. Un nouveau projet ne sera toutefois pas lancé avant la nouvelle législature, relève-t-il. La population doit se remettre de la campagne. Dimanche, tous les fronts ont aussi appelé à "un apaisement" après une compagne musclée, comme on en avait "jamais vu lors des précédentes fusions", selon les mots du président de Sion.
"Non au Grand Sion" avait déposé deux recours dénonçant un "manque d'objectivité, de nuance et de transparence" des communes. Au vu de l'issue du vote, le mouvement "va vraisemblablement les retirer", a-t-il indiqué. Une plainte pénale pour "des propos insultants" avait également été déposée par le comité "Ensemble pour Veysonnaz".
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