Un plan_B pour le Béjart Ballet Lausanne
Convention renouvelée entre le BBL et la Ville de Lausanne
Le Béjart Ballet Lausanne et la ville de Lausanne ont renouvelé mardi la convention qui les lie pour trois ans. La signature a eu lieu dans les locaux rénovés de la compagnie. Des rendez-vous avec le public y seront organisés dans le cadre du studio Plan_B.
Le renouvellement de la subvention confirme le soutien fort de la Ville - près de 5,3 millions par an - au BBL, a déclaré le syndic de Lausanne Grégoire Junod, lors d'une cérémonie dans le nouveau studio de la compagnie. "Signer pour trois ans, c'est porteur d'avenir et d'espoir. C'est une manière de signifier qu'il y aura un après-Covid", a-t-il ajouté.
Car si une période difficile s'est ouverte pour les arts de la scène, elle l'est particulièrement pour la danse: une discipline de contact par excellence où les distances sociales sont encore plus compliquées qu'ailleurs à respecter.
Le BBL et la Ville se sont aussi réjoui de présenter les nouveaux locaux de la compagnie, "agrandis, rénovés et adaptés à la création d'aujourd'hui". Situés à proximité du Palais de Beaulieu, "les locaux étaient quasi insalubres", a rappelé le syndic. La compagnie, fleuron de la culture lausannoise, dispose enfin d'un meilleur outil de travail.
Le réaménagement et les transformations du Presbytère se sont déroulées de mars 2019 à février 2020, a expliqué Jean Ellgass, directeur exécutif. Grâce à la récupération d'un nouvel étage, le BBL a gagné 500 mètres supplémentaires. Le confort de la troupe a été grandement amélioré.
Le montant des travaux s'est élevé à 5,5 millions. L'installation provisoire pendant dix mois dans une halle de Beaulieu a coûté 1,8 million, a précisé le directeur exécutif.
Sur le plan administratif, le BBL est devenu la première institution culturelle lausannoise importante à devenir propriétaire de son bâtiment, a ajouté Grégoire Junod. Cela a été permis grâce à une partie d'argent public via les fonds propres du BBL, aux soutiens importants de mécènes, de fonds parapublics comme la Loterie romande et d'emprunts sur le marché bancaire.
Au final, le loyer à payer n'est pas tellement différent que celui payé auparavant à la Fondation de Beaulieu."Un cercle vertueux a été trouvé", s'est réjoui le syndic.
La troupe qui avait intégré ses nouveaux locaux une semaine avant le début du semi-confinement n'y est revenue que début août pour la reprise des répétitions. Dans le studio de répétition principal, des gradins ont été installés. C'est là que se déroulera le Plan _B imaginé par Gil Roman.
Cet espace permettra à la troupe privée de scène et de public pendant la pandémie de partager des moments de créations et d'expérimentations chorégraphiques. Il accueillera aussi bien du public que des écoles, entreprises ou institutions.
"L'idée est de travailler sur des pièces intimes, de présenter du travail de recherche, le répertoire, les créations de la compagnie, mais également les activités de l'école Rudra-Béjart", a confié Gil Roman. "C'est aussi l'occasion de voir de près le travail de la troupe. De près, on retrouve la vérité des danseurs, ce qui se passe dans leur corps. On entre plus profondément dans le spectacle".
"C'est une manière de se servir de la situation pour en tirer quelque chose de positif", a-t-il ajouté. Prévu jusqu'au mois de décembre, le programme de Plan_B sera dévoilé à la mi-septembre.
L'entrée sera libre. Le BBL limitera l'accès à la moitié de la capacité du studio - qui est de 110 places - en condamnant un siège sur deux. Le port du masque sera obligatoire.
Par ailleurs le BBL qui a dû annuler des tournées, notamment au Japon en France en Italie, retrouvera le chemin de la scène, celle de l'Opéra de Lausanne qui lui confie l'ouverture de sa nouvelle saison. Du 2 au 11 octobre, la troupe y présentera "Basso Continuum", nouvelle création de Gil Roman et "7 danses grecques" de Maurice Béjart.
Maurice Béjart est décédé le 22 novembre 2007 au bord du Léman. Le BBL a été créé en 1987 à Lausanne.