Trump décrit comme un "incitateur en chef"
Assaut du Capitole: Trump, l'"incitateur en chef", dit l'accusation
Au deuxième jour du procès en destitution de Donald Trump, les procureurs ont accusé mercredi l'ex-président américain d'avoir nourri pendant des mois la colère de ses partisans jusqu'à ce qu'elle explose le 6 janvier. Il en est l'"incitateur en chef", selon eux.
L'assaut sur le Capitole, le siège du congrès américain, qui vaut au milliardaire d'être jugé au Sénat pour "incitation à l'insurrection", n'est pas survenu "dans le vide": "la hargne de la foule a été attisée pendant des mois par Donald Trump", a lancé Joaquín Castro, l'un des élus démocrates chargés de porter l'accusation.
Au deuxième jour d'audience, les procureurs se sont attachés à replacer l'attaque contre le Capitole dans le contexte de la croisade post-électorale menée par Donald Trump pour contester la victoire de son rival Joe Biden à la présidentielle.
L'ancien magnat de l'immobilier, qui passe sa retraite en Floride, a refusé de témoigner devant les sénateurs. Mais sa voix n'a cessé de retentir dans l'hémicycle de la chambre haute du congrès, où l'accusation a projeté de nombreux extraits de ses discours enflammés, reproduit ses tweets incendiaires, cité ses propos les plus polémiques.
Les faits montrent que "le président Trump n'a pas été le témoin innocent d'un accident", comme ses avocats le suggèrent, mais qu'il "a abandonné son rôle de commandant en chef pour devenir l'incitateur en chef d'une dangereuse insurrection", a résumé Jamie Raskin, qui dirige cette équipe des procureurs.
"Donald Trump a perpétré un immense crime contre notre constitution et notre peuple" et "il doit être condamné par le Sénat américain", ce qui le rendrait inéligible, a plaidé M. Raskin.
Même s'ils ont peu de chances de parvenir à convaincre deux tiers des sénateurs de le juger coupable - un seuil élevé fixé par la constitution - , les procureurs démocrates entendent au moins marquer l'opinion lors de ces audiences retransmises en direct dans tous les États-Unis d'Amérique.
"Le grand mensonge": c'est ainsi qu'ils ont décrit la longue campagne de désinformation sur l'élection présidentielle entretenue par le 45e président américain qui a répété, sans preuves, qu'il avait été victime de fraudes électorales massives.
Après l'échec de ses plaintes en justice et de ses multiples pressions sur les agents électoraux des Etats-clés, "le président Trump s'est retrouvé à court d'options non violentes pour se maintenir au pouvoir", a estimé l'élu Ted Lieu.
Il s'est alors tourné vers "des groupes qu'il a cultivés pendant des mois", comme le groupuscule d'extrême droite Proud Boys, dont plusieurs membres se trouvaient parmi les assaillants du capitole, a ajouté sa consoeur Stacey Plaskett, en rappelant que le président les avait appelés, en octobre, à "se tenir prêts".