Trois cas de mutation du virus en Suisse
Trois cas de la nouvelle variante du coronavirus détectés en Suisse
Trois cas de la nouvelle variante plus contagieuse du coronavirus ont été détectés en Suisse - dans les cantons de Zurich et des Grisons - et au Liechtenstein, a précisé dimanche l'OFSP à Keystone-ATS. La Task Force scientifique réclame des mesures plus sévères.
Selon la NZZ am Sonntag, le cas zurichois serait un Suisse travaillant en Grande-Bretagne et testé positif à son retour au pays pour les fêtes de fin d'année. L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) avait annoncé jeudi soir que la nouvelle variante du coronavirus a été détectée pour la première fois en Suisse dans deux échantillons.
Les deux personnes identifiées en Suisse ont pu être contactées par les cantons concernés et les mesures d'isolement et de quarantaine appliquées, précise l'OFSP. Par ailleurs, plusieurs vols de rapatriement des quelque 10'000 Britanniques arrivés en Suisse depuis la mi-décembre ont été organisés ces derniers jours au départ de Zurich et Genève.
A Verbier (VS) par exemple, il n'y a quasiment plus de touristes britanniques. Ils ont déserté la station valaisanne suite à la quarantaine imposée par le Conseil fédéral aux personnes arrivant de Grande-Bretagne et d'Afrique du Sud.
"On ne peut pas leur en vouloir. Dans la plupart des cas, la quarantaine était intenable. Imaginez rester à quatre dans une chambre d'hôtel de 20 m2", a indiqué dimanche Jean-Marc Sandoz, chargé de communication de la commune de Bagnes, à laquelle appartient Verbier.
Sur les 420 personnes concernées à Verbier, certaines sont parties immédiatement, tandis que les autres ont pris quelques jours avant de rentrer. "C'est en voyant que les plateaux-repas restaient intacts que les hébergeurs ont constaté que les clients étaient partis", a raconté M.Sandoz, confirmant à Keystone-ATS une information de la SonntagsZeitung.
Il a ajouté que, selon un sondage effectué samedi auprès des hébergeurs, il y aurait désormais moins de dix personnes concernées par cette quarantaine dans la station.
Les touristes sont repartis "un peu fâchés contre la Suisse" et avec le sentiment d'avoir été "pris au piège", a ajouté M. Sandoz, rappelant que les Britanniques représentent un cinquième de la clientèle de la station.
Le porte-parole a finalement regretté "l'hystérie collective" des derniers jours autour de Verbier, comme si la station était "la seule en Suisse" à accueillir des Britanniques. "Selon certains médias, on a l'impression que Verbier va infecter tout le pays", a-t-il déploré.
Tant le ministre de la santé Alain Berset que celui de l'économie Guy Parmelin, par ailleurs président de la Confédération 2021, n'ont pas exclu de nouvelles mesures afin de protéger le pays de la nouvelle souche. Interrogés dans différents médias ce week-end, tous deux ont reconnu avoir sous-estimé la situation durant l'été.
Après la première vague, on a été beaucoup trop optimiste quand on a pensé que nous pourrions rouvrir les grandes manifestations à l'automne, a ainsi reconnu M. Berset, interrogé par la TV alémanique SRF.
Le ministre socialiste ne pense pas que l'on sera débarrassé de sitôt de ce virus. Il va rester, malgré les vaccins et les médicaments. La voie qu'a choisie la Suisse a son prix, elle demande de la responsabilité individuelle, de la raison et une vision à long terme: "Si cela ne fonctionne pas, nous devrons renforcer les mesures".
La Task Force scientifique de la Confédération n'y va pas par quatre chemins: il faut serrer la vis d'urgence, et les capacités de tests et de traçage dans les cantons doivent être augmentées sans délai, a-t-elle indiqué dans un communiqué diffusé à Noël.
Selon les données scientifiques disponibles, la variante britannique VOC 202012/01 se propage plus rapidement et est plus susceptible d’être contagieuse que les autres variantes du SARS-CoV-2. Sa propagation rendrait plus difficile le contrôle de l’épidémie en Suisse: elle pourrait faire augmenter de 0,4 le taux de reproduction de l'infection, qui est d'ores et déjà légèrement supérieur à 1 (1,05 au 24 décembre).
Par conséquent, la Task Force scientifique juge une nouvelle fois - elle l'avait déjà indiqué le 15 décembre - que des mesures strictes et à l’échelle nationale sont urgentes. En plus de la réduction des contacts, il est nécessaire d’étendre immédiatement les capacités cantonales de test et de traçage. Il s'agit en outre de mettre en oeuvre de manière stricte et cohérente les règles d’isolement et de quarantaine.