Tensions entre Didier Raoult et le patron des hôpitaux de Marseille
Le nouveau directeur général des hôpitaux publics de Marseille (AP-HM) est là "pour faire le ménage", a accusé lundi Didier Raoult, le directeur de l'IHU Méditerranée Infection. Celui-ci sera à la retraite fin août et l'AP-HM ne veut pas prolonger.
"Il arrive pour faire le ménage et je fais partie des objets dont il voudrait faire le ménage", a insisté le professeur Raoult, dans un entretien à CNews depuis l'IHU. "C'est le grand copain de Hirsch, et comme j'ai dit ce que je pensais de la gestion de Paris, qui a été absolument épouvantable, il m'en veut beaucoup."
Ex-adjoint de Martin Hirsch, le directeur général de l'AP-HP, les hôpitaux publics parisiens, François Crémieux a pris les fonctions de directeur général de l'AP-HM en juillet et a confié au Monde vouloir lancer le processus de recrutement d'un successeur au professeur Raoult.
Au 31 août, M. Raoult, promoteur d'un traitement controversé des malades du Covid-19 via une bithérapie associant hydroxychloroquine et azithromycine, sera officiellement à la retraite en tant que professeur des universités-praticien hospitalier.
"J'aurais pu être recruté comme praticien hospitalier contractuel pendant encore deux ans, ça rapporterait plus de deux millions d'euros par an à l'Assistance publique, du fait de mon activité scientifique qui génère de l'argent", plaide M. Raoult. Et de souligner que la décision sur sa demande de prolongation sera prise par le conseil d'administration de la Fondation qui chapeaute l'IHU.
Dans ce conseil, "le représentant de l'Assistance publique (ndlr: M. Crémieux pour l'AP-HM) n'a qu'une voix" sur 18, a souligné M. Raoult. Il a encore précisé qu'"une réunion (était) prévue mi-septembre avec les six membres fondateurs de l'IHU", dont l'AP-HM, avant un conseil d'administration.
Interrogé sur la stratégie vaccinale, M. Raoult a expliqué être favorable aux "vaccinations d'encerclement": "Il faudrait se focaliser sur les populations à risques, les plus de 65 ans et les gens avec pathologies (...), la généralisation de la vaccination chez les enfants ne me paraît pas une urgence absolue".
Globalement favorable "à la conviction plus qu'à l'obligation brutale", M. Raoult a également précisé être "plus pour les vaccins à virus inactivé, renforcés éventuellement par des adjuvants, que pour les vaccins à ARN" messager.