Sous 2 degrés, 80% des morts liés à la chaleur peuvent être évités
Limiter le réchauffement climatique à deux degrés celsius permettrait d'éviter des centaines de milliers de décès liés à la chaleur au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, selon une étude publiée mardi. Si rien n'est fait, l'Iran risque d'être le pays le plus touché.
La modélisation, publiée dans la revue scientifique The Lancet Planetary Health, indique que la réduction des émissions de gaz à effet de serre permettrait d'éviter 80% des décès liés à la chaleur, par rapport à un scénario sans réduction. Sans réduction des émissions, l'étude prévoit que 123 personnes pour 100'000 habitants de la région décéderont de causes liées à la chaleur chaque année, d'ici à la fin du siècle, soit 60 fois plus qu'aujourd'hui.
Cette moyenne s'applique aux 19 pays étudiés, mais le taux pourrait s'élever jusqu'à 423 morts pour 100'000 personnes en Iran. Les spécialistes de la London School of Hygiene and Tropical Medecine se sont penchés sur les risques dans cette région alors que Dubaï se prépare à accueillir la COP28, sommet annuel de l'Organisation des Nations unies (ONU) sur le changement climatique.
Les 196 pays signataires de l'accord de Paris sur le climat, en 2015, se sont déjà engagés à limiter le réchauffement climatique bien en dessous de 2 degrés par rapport à l'ère pré-industrielle et si possible à 1,5 degré, ainsi qu'à décarboner leurs sources d'énergie.
Shakoor Hajat, l'auteur principal de l'étude, a indiqué à l'AFP que les conséquences seraient "catastrophiques" si la limite de 2 degrés n'était pas respectée. Le chercheur considère que "les pays de la région doivent développer d'autres moyens que la climatisation pour protéger leurs citoyens des dangers des chaleurs extrêmes."
"Des mesures de santé publique, telles que des plans nationaux de protection contre la chaleur et des systèmes d'alertes, pourraient être introduites. Ce sont des mesures courantes en Europe, en Amérique du Nord et dans certaines parties de l'Asie, mais pas au Moyen-Orient", souligne-t-il.
"De nombreux pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord doivent renforcer leur système de santé pour faire face aux impacts du changement climatique", prévient Shakoor Hajat.