Sondage: une société moins solidaire
Sondage: une société moins solidaire et davantage divisée
Un tiers des Suisses craignent une désolidarisation entre les jeunes et les moins jeunes, selon le Baromètre Génération 2020. Et 71% des personnes interrogées ont peur de voir le fossé se creuser entre les riches et les pauvres et 49% entre ville et campagne
Une majorité de la population suisse part du principe que la pandémie aura un impact négatif sur les relations intergénérationnelles, selon l'étude publiée lundi que la Maison bernoise des générations (Berner Generationenhaus) a réalisé en collaboration avec l'institut de recherche Sotomo. Avec les mesures à suivre pour se protéger du coronavirus, 39% des 65 à 74 ans se considèrent comme gravement défavorisés.
L'étude, menée auprès de 3285 personnes en Suisse alémanique et en Suisse romande en septembre dernier, montre que la génération des baby-boomers des 65 à 74 ans est la dernière à évaluer sa propre qualité de vie comme étant nettement meilleure que celle de la génération de ses parents. Ce groupe a montré le plus haut niveau de satisfaction à l'égard de la vie. Seulement 6% des personnes interrogées pensent que les prochaines générations seront mieux loties.
Le tableau s'assombrit pour les plus jeunes: 42% des 18-24 ans déclarent manquer de confiance dans la vie. Ils ne sont pas particulièrement insatisfaits de leur vie, mais la situation mondiale générale ternit leur confiance. Les répondants pensent également que les jeunes seront particulièrement affectés par les changements environnementaux et climatiques. Ainsi plus de la moitié des 18-24 ans (51%) ont déclaré être défavorisés en raison de leur âge.
Les jeunes adultes attachent une grande importance à un comportement respectueux de l'environnement (68%). Cette proportion diminue avec l'âge. Cependant, cela reflète plutôt le fait que les jeunes Suisses sont sensibilisés à ces questions sans que cela se reflète nécessairement dans leur style de vie.
Les hommes de plus de 64 ans perçoivent négativement le fait que les hommes et les femmes devraient se partager de façon équitable le fait de travailler et d'assumer les tâches domestiques. La majorité ne le rejette toutefois pas. Les jeunes femmes (68%) et les hommes (50%) sont plus positifs face à cette perspective.
Sur le plan politique, les sondés (57%) craignent que l'écart entre gauche et droite ne fasse que se creuser. En matière de prévoyance vieillesse, 55% des personnes interrogées considèrent la jeune génération comme désavantagée.
A l'inverse 11% jugent les générations plus âgées comme moins bien loties. Afin de réformer la prévoyance vieillesse, les deux tiers ont accepté l'introduction d'un temps de travail lié aux années de cotisation sans âge fixe pour la retraite.
En matière de numérisation, les personnes interrogées voient les personnes âgées comme désavantagées. En général, les personnes très âgées sont perçues comme le groupe le plus défavorisé. Sur la question du vote à 16 ans, un quart y est favorable (28%).
Le sondage s'intéresse aussi au comportement amoureux des différentes générations. Les deux tiers des 18-24 ans reconnaissent les formes de relations non monogames comme normales et acceptées. Pour les 45 à 54 ans, ce n'est le cas que pour 26% d'entre eux.