Sommaruga cible les actes contre les médias
Sommaruga inquiète de la montée de la répression contre les médias
La détention de journalistes est "une aspiration à la démocratie qu'on étouffe". La présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga s'est inquiétée mardi à Genève de la répression grandissante des régimes autoritaires contre les travailleurs des médias.
L'intimidation, les menaces et les actes contre les journalistes, les dessinateurs de presse et autres représentants de la branche ont atteint une dimension et une "gravité" devenues "alarmantes", a estimé Mme Sommaruga au début d'une conférence organisée par la Suisse et l'ONU. Ces derniers mois, des travailleurs des médias ont notamment été arrêtés ou victimes des violences en marge des manifestations contre le pouvoir en Algérie ou au Bélarus.
"Une démocratie se mesure à la façon dont elle traite ses journalistes", "c'est l'affaire de chaque Etat". Or, le nombre de pays sûrs pour eux se réduit pour les travailleurs des médias, a affirmé Mme Sommaruga, sans en mentionner aucun. "Les lois liberticides qui les réduisent au silence ne sont pas compatibles avec les droits de l'homme", a insisté la présidente de la Confédération.
Les attaques contre les journalistes ciblent "toute la société civile", a déploré de son côté la Haute commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet, à quelques semaines de l'Assemblée générale de l'ONU. "Aucun journaliste ne devrait être criminalisé ou harcelé en raison de son travail", a-t-elle affirmé. Mme Sommaruga a relevé que 90% des homicides contre les journalistes restent impunis. Elle appelle à des institutions judiciaires indépendantes et à des législations dissuasives pour améliorer cette situation.
Les deux responsables ont dénoncé les campagnes dans certains pays contre les journalistes dans le contexte du Covid. Des indications fiables sont indispensables pour "se protéger contre un virus", a affirmé la présidente de la Confédération qui a aussi alerté sur les effets économiques de la pandémie pour les médias.
De son côté, Mme Bachelet a relevé que les femmes journalistes étaient plus encore menacées d'abus, notamment de violences sexuelles. Elle a ajouté qu'un succès sur les Objectifs de développement durable (ODD) ne pourra être obtenu que si la sécurité des journalistes est garantie. Elle a encore promis que son bureau et l'ONU toute entière continuera à soutenir ceux-ci.
Selon les récentes données de l'ONG genevoise Presse Emblème Campagne (PEC), 48 travailleurs des médias ont été tués depuis début janvier et au moins 261 sont décédés du coronavirus en six mois dans plus de 40 pays.