Privé d'Allemands, le Tessin tire la langue
Fin de saison amère pour le Tessin après le serrage de vis allemand
Après avoir enregistré une fréquentation record depuis l'été, la branche touristique au Tessin connaît une fin de saison automnale en demi-teinte suite à la décision allemande de placer la Suisse au nombre des pays à risque.
Cette décision a été prise en raison de l'explosion de cas de nouvelles contaminations au Covid-19.
"Nous aurons à la fin du mois d'octobre un recul marqué dans la région de Locarno", zone de villégiature particulièrement prisée des touristes d'outre-Rhin, alors que plusieurs Länder allemands sont encore en vacances, a affirmé au micro de la RSI Max Perucchi, président de la section locale d'Hotelleriesuisse.
Bien que négative pour l'ensemble du secteur, la décision allemande ne devrait cependant pas affecter outre mesure les acteurs du tourisme du canton italophone. "Le flux était déjà en train de diminuer et nous avons eu de la chance cette année au Tessin", reconnaît le responsable régional de la faîtière hôtelière.
Les touristes allemands représentent toujours le marché étranger le plus important pour la région de Locarno, que ce soit en termes de nuitées hôtelières ou de résidences secondaires, rappelle la RSI, précisant que 10% des quelque 16'000 logements de vacance que compte le district de la ville sur les rives du lac Majeur sont en mains allemandes.
Dans ce segment, la décision de Berlin pourrait même avoir un effet secondaire favorable, dans la mesure où elle incite à "passer une période plus longue dans la région, pour y hiverner et voir ensuite ce qui adviendra au printemps", estime Benjamin Frizzi, vice-directeur de l'antenne locale de promotion touristique.
"L'objectif principal de 2021 est vraiment de débuter dès le mois de mars avec une offre importante", poursuit-il. Pour Max Perucchi, cela signifie qu'il faudra une ouverture la plus large possible, car "les clients ne viennent pas pour un hôtel, mais pour découvrir la région et les charmes du Tessin".