Première: un ministre de Bahreïn en Israël
Première visite officielle d'un ministre de Bahreïn en Israël
Le chef de la diplomatie bahreïnie, Abdellatif al-Zayani, a entamé mercredi la première visite officielle en Israël d'un ministre de cette monarchie du Golfe. Il a appelé à la reprise des pourparlers israélo-palestiniens sur la base de la solution à "deux Etats".
"J'appelle les deux parties à s'asseoir à la table des négociations afin d'en arriver à une solution viable à deux Etats", une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, a déclaré à Jérusalem le ministre bahreïni Abdellatif al-Zayani. Il s'est exprimé lors d'un point de presse avec le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
M. Zayani et une délégation de Bahreïn, pays qui a annoncé en septembre la normalisation de ses relations avec Israël, ont été accueillis par le ministre israélien des affaires étrangères, Gabi Ashkenazi, à leur arrivée à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv. Les drapeaux des deux pays et celui des Etats-Unis y flottaient au vent.
"Il s'agit de la première visite officielle d'une délégation de Bahreïn en Israël et donc d'un jour historique pour le Moyen-Orient", a déclaré un peu plus tard M. Ashkenazi lors d'un point de presse conjoint à Jérusalem. Il a qualifié le ministre Zayani de "bon ami" et de "partenaire".
"Au cours de nos discussions, nous nous sommes entendus pour ouvrir une ambassade israélienne à Manama et une ambassade bahreïnie en Israël le plus tôt possible. J'espère que d'ici la fin de l'année nous pourrons tenir des cérémonies pour marquer ces inaugurations dans les deux pays", a ajouté le ministre israélien, précisant qu'à partir du 1er décembre les citoyens de Bahreïn pourront demander en ligne un visa pour visiter Israël.
Les demandes pour ouvrir une ambassade israélienne à Bahreïn et une ambassade bahreïnie en Israël ont été "approuvées", a confirmé M. Zayani, disant souhaiter des ouvertures "relativement rapides".
Bahreïn et les Emirats arabes unis avaient signé en septembre à Washington des accords de normalisation de leurs relations avec Israël, une initiative qualifiée de "trahison" par les Palestiniens. Ces derniers considèrent que la normalisation des relations entre Israël et le monde arabe n'est envisageable qu'après un accord de paix israélo-palestinien et non l'inverse.
Monarchie arabe du Golfe où siège la Ve flotte américaine, le petit royaume de Bahreïn est devenu le quatrième pays arabe à normaliser ses relations avec Israël, après les Emirats, l'Egypte (1979) et la Jordanie (1994).
M. Zayani a d'ailleurs rendu hommage à Anouar al-Sadate, défunt président égyptien, pour avoir été le premier leader d'un pays arabe à se rendre officiellement en Israël, le 19 novembre 1977, "plantant ainsi la graine de la paix régionale que nous cultivons aujourd'hui".
Ces dernières années, Israël s'est rapproché des pays arabes du Golfe, tous alliés des Etats-Unis, et en particulier de ceux comme Bahreïn et les Emirats qui partagent la même inimitié à l'égard de l'Iran.
M. Zayani doit s'entretenir plus tard à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo. Ce dernier est arrivé dans l'après-midi à Tel-Aviv pour une visite de deux jours en Israël au cours de laquelle il pourrait aussi se rendre dans une colonie en Cisjordanie selon la presse israélienne.
Depuis les accords entre les Emirats et Israël, des personnalités du monde des affaires israéliennes se sont rendues à Dubaï. Et mardi, le président israélien, Reuven Rivlin, a officiellement invité le prince héritier d'Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, en Israël.
Dans la foulée des Emirats arabes unis et de Bahreïn, le Soudan a aussi annoncé un accord, afin de normaliser ses relations avec l'Etat hébreu. D'ailleurs, Mike Pompeo avait voyagé, au terme de sa dernière visite en Israël, sur le "premier vol officiel direct" entre Tel-Aviv et Khartoum.