Pas besoin de verrouiller l'Europe
L'OMS ne juge pas nécessaire le "verrouillage" en Europe
Malgré un rebond important, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a estimé jeudi que la pandémie de Covid-19 pouvait désormais être gérée en Europe sans verrouiller la société dans son ensemble grâce à la préparation des autorités et aux connaissances accumulées.
L'OMS et le Fonds de l'ONU pour l'enfance (Unicef) ont également appelé jeudi les gouvernements africains à favoriser la réouverture des écoles fermées depuis près de six mois, en prenant des mesures pour éviter la propagation du coronavirus.
"Les fermetures d'écoles sans précédent et prolongées dans le but de protéger les élèves contre la Covid-19 leur causent d'autres préjudices", ont estimé les deux agences onusiennes dans un communiqué commun.
Les restrictions se multiplient cependant dans le monde face à la progression de l'épidémie qui a fait au moins 788'242 morts depuis fin décembre, selon un bilan établi jeudi par l'AFP à partir de sources officielles.
Avec plus de mille cas quotidiens depuis début août, la hausse des contaminations au nouveau coronavirus au Maroc alimente l'inquiétude et les critiques des médias locaux sur la gestion de la crise sanitaire.
Ce pays a enregistré mercredi plus de 1500 nouveaux cas et 29 morts, portant le bilan à 46'313 infections, dont 743 décès et 31'576 guérisons.
De sévères restrictions de déplacements correspondant à un régime de confinement ont été imposées jeudi dans la capitale économique Casablanca (3,3 millions d'habitants), la capitale touristique Marrakech (environ un million d'habitants et la localité rurale de Beni Mellal (centre).
Plusieurs quartiers touchés par des foyers infectieux avaient déjà été bouclés ces derniers jours dans différentes villes, avec déploiement de blindés, de barrages routiers et de patrouilles de contrôle.
Considérée comme un modèle dans sa gestion de la pandémie en Europe, l'Allemagne a elle-aussi enregistré un rebond dans le nombre des nouveaux cas. Avec 1707 nouveaux cas d'infection - et dix morts - au cours des dernières 24 heures, ce pays retrouve les niveaux de fin avril, une période alors considérée comme le pic de la pandémie.
Les autorités multiplient les mises en garde face à la remontée des cas de contamination, 228'621 au total, liée en grande partie au retour de nombreux touristes allemands de l'étranger.
"Le doublement des (nouveaux) cas" observés en moyenne chaque jour "dans toute l'Allemagne ces trois dernières semaines" constitue une "évolution qui ne devrait pas se poursuivre mais que nous devrions au contraire juguler", a ainsi prévenu la chancelière Angela Merkel.
Cette situation a conduit Berlin à déclarer pratiquement toute l'Espagne et les côtes de la Croatie - des destinations prisées des vacanciers allemands - zones à risque et à imposer tests et quarantaines au retour.
Le tourisme en Europe n'est pas facilité par la pandémie, et les croisières ne font pas exception.
Le premier navire de croisière à avoir repris la mer en Méditerranée a expulsé une famille de touristes italiens pour avoir quitté en cours de route une excursion organisée. La famille a ainsi violé le règlement anti-Covid du navire et s'est vue refuser de remonter à bord à Naples.
La France a quant à elle atteint mercredi près de 3800 nouveaux cas de Covid-19 en 24 heures, une progression inédite depuis mai.
Les obligations de port du masque s'étendent progressivement à de plus larges périmètres dans de nombreuses localités françaises. Ainsi, dans le sud, après Toulouse, Nice a rendu le masque obligatoire dans toute la ville.
Ces obligations s'accompagnent parfois de tensions comme à Nancy, dans l'est de la France, où un quadragénaire a été condamné mercredi à six mois de prison ferme et incarcéré pour avoir menacé une contrôleuse qui l'avait verbalisé pour non-port du masque dans un tramway.
L'Ukraine a elle aussi enregistré 2134 nouveaux cas de coronavirus et 40 morts jeudi, un "record" selon les autorités pour qui la situation "s'est substantiellement aggravée".
En Amérique latine, la Colombie, 4e pays le plus touché après le Brésil, le Mexique et le Pérou, a franchi le seuil du demi-million de cas.
La pandémie a fait s'envoler les rêves de millions d'adolescentes latino-américaines, privées de la fête de leurs quinze ans, une tradition de passage à l'âge adulte encore très ancrée dans la région. Ces jeunes filles ne peuvent espérer vivre leur "quinceañera", sorte de "bal des débutantes" célébré en famille et en grande pompe à l'occasion de leur anniversaire, avant 2021.
Alors que les recherches s'accélèrent pour trouver un vaccin, la Commission européenne a annoncé jeudi avoir réservé 225 millions de doses du potentiel vaccin contre le Covid-19 de l'Allemand CureVac. C'est le quatrième accord de ce type trouvé par l'UE avec des laboratoires.
Quant à la Chine, où le virus était apparu fin décembre, elle a défendu jeudi l'organisation d'une méga-fête techno dans un parc aquatique bondé de Wuhan, épicentre de l'épidémie, saluant une "victoire" contre le coronavirus.
Les mesures strictes mises en place pour la reprise du championnat de football chinois font en revanche des ravages chez les joueurs, confrontés à la claustrophobie dans leurs "bulles" sanitaires où ils vont devoir vivre encore six semaines, sans contact avec leurs familles ou l'extérieur en général.