Loi sur la chasse sur le balan
Ysengrin doit encore attendre pour connaître son sort
Ysengrin doit encore un peu attendre pour connaître le sort que lui réserveront les Suisses. Selon l'institut gfs.bern, les résultats de la votation de dimanche sur la révision de la loi sur la chasse s'annoncent serrés. Aucune tendance claire ne se détache.
Un "non" net s'annonce pour l'instant à Bâle-Ville (63,6%), à Genève (62,6%) et à Zurich (57,7%), selon des premiers résultats provisoires et des projections cantonales.
D'après les résultats intermédiaires relayés par la Confédération, Soleure, Bâle-Campagne et Vaud devraient réserver le même destin à la révision de la loi. Celle-ci serait en revanche largement plébiscitée en Valais et dans les Grisons Le "oui" serait également en tête dans les cantons de Fribourg, de Lucerne, de Schwyz, du Tessin, de Saint-Gall et de Thurgovie.
La loi actuelle date de 1986. A l'époque, le loup ne vivait pas sur le territoire helvétique. Mais depuis la formation de la première meute en 2012, les effectifs se sont multipliés et comptent actuellement 80 loups. Depuis 2009, ils tuent chaque année plusieurs centaines de moutons et de chèvres, créant des conflits avec les propriétaires.
La loi révisée doit notamment adapter les règles de cohabitation entre le loup et l'être humain aux réalités actuelles. Les cantons devraient pouvoir autoriser les tirs avant que les loups n'aient fait des dégâts afin qu'ils conservent leur crainte de l'homme et des zones habitées. Mais les tirs seraient liés à plusieurs conditions préalables.
De l'avis de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, la nouvelle loi sur la chasse "est un bon compromis". Le loup resterait une espèce protégée. Sa population pourrait être contrôlée mais les meutes devraient être préservées. Et les conflits pourraient être réduits.
La révision tient compte des différents intérêts en jeu. Elle donne aux cantons un instrument modéré pour réguler la population des loups. La nouvelle loi contribue à la cohabitation de l'homme et du loup.
Ce n'est pas l'avis des organisations de protection de l'environnement et des animaux, à l'origine du référendum. Selon elles, la loi sur la chasse est ratée et inacceptable. La réforme anéantit la protection des espèces menacées au lieu de la renforcer, selon les référendaires qui demandent un retour à la case départ.
Ces organisations rappellent que les animaux protégés pourront être tués simplement parce qu'ils existent. Si le loup, le castor, le lynx ou le héron cendré dérangent les paysans, les chasseurs, les pisciculteurs ou les politiciens, ils pourront être abattus sans avoir provoqué de dégâts.