Les centres d'asile bientôt pleins
Les centres d'asile fédéraux atteignent leurs limites
Les centres d'asile fédéraux atteignent leurs limites en raison de la pandémie de coronavirus et de la hausse des demandes. De nouvelles structures doivent être urgemment mises sur pied. A Brugg (AG), une halle militaire a été transformée à cette fin.
En temps normal, environ 4400 places sont disponibles dans les centres d'hébergement des requérants d'asile. A cause de la pandémie, des mesures d'hygiène et de distanciation ont dû être prises et les places disponibles divisées par deux, explique jeudi le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) dans un communiqué.
Les demandes d'asile sont en outre reparties à la hausse ces dernières semaines. Le taux d'occupation des centres s'élève désormais à plus de 90%. "Il n'y a pratiquement plus de réserves." Des capacités supplémentaires sont nécessaires.
A cette fin, le SEM a réaménagé les halles du service des automobiles du site de Ländi de Brugg (AG). Il a fallu entre autres y faire raccorder les locaux aux réseaux d’eau et d’égouts, installer le chauffage et des blocs sanitaires, poser des dalles, des cloisons et des portes, mener des travaux de couverture et clôturer le périmètre du site.
Un maximum de 230 requérants d'asile pourront y être logés dès le 30 novembre. Le centre ne sera cependant opérationnel que pendant trois ans. D'autres places d'hébergement sont en préparation à Sulgen (TG) et Reinach (BL). Elles ne suffiront toutefois pas, souligne le SEM. L'appui des cantons est demandé.
Malgré les mesures sanitaires prises, environ 160 requérants d'asile ont été testés positifs au Covid-19 jusqu'à présent. Aucune contamination n'a toutefois eu lieu lors des auditions, qui se sont poursuivies avec quelques adaptations.
Le nombre de participants aux audiences a été réduit. Les requérants d'asile et leur représentant juridique étaient présents physiquement. Toute autre personne participait virtuellement. Les périodes de recours ont elles été prolongées, afin que la protection juridique soit assurée dans chaque cas.
Depuis le début de la pandémie en mars, le SEM a mené plus de 3600 auditions et clôturé 10'500 procédures d'asile, dont 4200 dépendant de l'ancien droit. Moins de 700 anciens cas sont encore en suspens. Début mars 2019, date d'entrée en vigueur de la réforme de l'asile, il y en avait 11'000.
Les renvois ont également continué en dépit de restrictions, concernant notamment le trafic aérien. Des vols spéciaux ont été organisés pour les retours forcés, mais aussi pour des retours volontaires vers la Géorgie, l'Albanie et la Moldavie. Et les rapatriements sont de nouveau possibles vers presque tous les Etats Dublin. Le nombre de cas en suspens est ainsi resté quasiment stable.
Le secrétariat note encore qu'une petite minorité de requérants d'asile ont profité du système d'asile à des fins criminelles. Les patrouilles autour des centres ont alors été renforcées. Et le SEM de souligner que les demandes d'asile injustifiées sont traitées en priorité, afin que ces personnes quittent rapidement la Suisse.
A l'inverse, Berne a accueilli cette année 53 mineurs non accompagnés en provenance de Grèce, ayant des liens familiaux en Suisse. Trente autres devraient suivre.