Le groupe immobilier chinois Sunac plonge à son retour en Bourse
Sunac, l'un des principaux promoteurs immobiliers de Chine, a subi jeudi un plongeon record pour son retour en Bourse, après un an de suspension.
L'action du groupe s'est effondrée en matinée de quelque 59% à la Bourse de Hong Kong, pour sa première journée de cotation depuis le 1er avril 2022.
Cet effondrement ravive les inquiétudes autour des promoteurs immobiliers criblés de dettes et de la difficile reprise du marché. En mai 2022, Sunac avait annoncé être en défaut de paiement, incapable de rembourser 28 millions d'euros sur des intérêts d'emprunt. Une situation vécue par de nombreux autres promoteurs.
Faute de pouvoir publier ses résultats financiers, Sunac avait été suspendu de la Bourse de Hong Kong. Cette mesure a finalement été levée jeudi. Le groupe a présenté des plans pour restructurer sa dette qui s'élevait à 9,1 milliards de dollars (8,3 milliards d'euros) en décembre 2022.
Il envisage notamment de convertir jusqu'à 4 milliards de dollars de dettes offshore en actions ordinaires ou en instruments liés à des actions. Le reste de la dette doit être converti en de nouvelles obligations en dollars avec des échéances s'échelonnant de deux à huit ans, sans versement d'intérêts pendant les deux premières années, selon un document déposé à la Bourse de Hong Kong.
En mars, le promoteur avait annoncé qu'il avait abouti à un accord avec un groupe de créanciers, mais des analystes s'avouaient sceptiques à propos du projet, estimant que Sunac aurait du mal à obtenir l'approbation de créanciers. Depuis 2020, Pékin a pris des mesures strictes contre l'endettement excessif du secteur immobilier, ce qui a raréfié l'accès au crédit.
A l'image de Sunac, de nombreux groupes se retrouvent depuis en difficultés financières, dont l'ex-poids lourd du secteur Evergrande, au bord de la faillite. Ces difficultés ont été exacerbées par une baisse de la demande en biens immobiliers en Chine. La crise s'est accrue en 2022 après que des acheteurs, agacés par les retards de construction et de livraison, ont suspendu leurs paiements avant même l'achèvement des travaux.