La sociale-démocrate Franziska Giffey élue maire de Berlin
L'ancienne ministre sociale-démocrate Franziska Giffey a été élue mardi maire de Berlin. Elle a pour feuille de route d'accélérer la construction de logements face à la hausse des loyers.
A 43 ans, la responsable politique devient la première femme à diriger la capitale allemande, aux mains du Parti social-démocrate (SPD) depuis deux décennies. Mme Giffey a été ministre de la Famille entre 2018 et 2021 dans le gouvernement d'Angela Merkel.
Arrivé en tête lors des élections locales du 26 septembre, le SPD va diriger une coalition avec les Verts et la gauche radicale die Linke.
L'une des principales missions que se sont fixée les trois partenaires est la construction d'au moins 200'000 logements d'ici 2030 dans une capitale qui attire chaque année plus d'habitants et habitantes.
SPD, Verts et die Linke ont également décidé de la mise sur pied d'une commission chargée d'évaluer les possibilités éventuelles d'expropriation des sociétés immobilières, après le référendum consultatif sur ce sujet, remporté par les partisans du "oui".
Le 26 septembre, les Berlinois s'étaient en effet prononcés à une large majorité de 56,4% pour "exproprier" les groupes immobiliers détenant plus de 3000 logements lors d'un référendum d'initiative citoyenne.
La commission qui va voir le jour devra rendre des recommandations sur la suite à donner à ce projet d'expropriation d'ici un an.
Mais la nouvelle maire s'est prononcée contre ce transfert de propriété, estimant que ce n'était "pas la bonne voie", notamment en raison des indemnisations à prévoir.
Les supporteurs du projet entendent faire passer une partie du parc immobilier privé en gestion publique pour mieux réguler les prix.
Loyers
Ce vote était l'aboutissement de la grogne croissante des Berlinois contre le coût du logement.
Dans une capitale dont l'attractivité s'est renforcée ces dernières années, les loyers ont augmenté en moyenne de 85% entre 2007 et 2019, même s'ils restent bien inférieurs à ceux de Londres ou Paris.
La hausse étrangle de nombreux habitants dans une capitale où 80% des résidents sont locataires.
Les grandes sociétés immobilières sont accusées d'être responsables de la crise, en spéculant sur la hausse des prix, ce qu'elles nient.