La France en "urgence" attentat
Trois personnes poignardées à mort dans une église à Nice
Trois personnes ont été poignardées à mort jeudi dans une église à Nice, dans le sud-est de la France, lors d'une "attaque terroriste islamiste", selon le président Emmanuel Macron. Il a promis que le pays "ne cèderait rien" sur ses valeurs.
"C'est la France qui est attaquée. Au même moment nous avions un site consulaire qui était attaqué en Arabie saoudite", a lancé le chef de l'Etat. Il s'est rendu à Nice quelques heures après l'attentat perpétré dans la basilique Notre-dame, au coeur de cette ville de la Côte d'Azur (Riviera française).
Jeudi matin, une femme et un homme y ont été tués à coup de couteau par un homme qui a crié "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand", en arabe). Une autre femme, grièvement blessée, est décédée dans un bar proche où elle s'était réfugiée.
Les victimes sont semble-t-il deux paroissiennes et le sacristain de l'église, un laïc d'environ 45 ans. Au moins l'une d'entre elles a été égorgée, selon Mgr Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des Evêques de France.
L'agresseur, blessé par balle lors de l'intervention de la police et transporté à l'hôpital, est un migrant Tunisien de 21 ans récemment arrivé par Lampedusa, en Italie, selon des sources proches du dossier. Cette attaque survient deux semaines après la décapitation d'un professeur en région parisienne par un islamiste russe tchétchène, qui avait bouleversé le pays.
L'attentat, dont le parquet national antiterroriste s'est saisi, a poussé la France à remonter au niveau maximum son plan de sécurité Vigipirate. Le président Macron a précisé que le nombre de soldats patrouillant dans les rues passerait de 3000 à 5000.
"Nous ne cèderons rien" sur les valeurs qui font la France, en particulier "la liberté de croire et ne pas croire", a martelé Emmanuel Macron. Il a apporté tout "le soutien de la Nation aux catholiques", visés une nouvelle fois après l'assassinat en 2016 du prêtre Jacques Hamel dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray (ouest). A quelques jours de la Toussaint, fête catholique, cimetières et lieux de culte vont être particulièrement protégés.
Le Premier ministre Jean Castex avait plus tôt dénoncé un acte "ignoble", tandis que le maire de Nice Christian Estrosi soulignait: "Après l'assassinat dans une école, c'est dans une église que la barbarie islamo-fasciste a choisi de frapper, c'est tout un symbole".
L'enseignant assassiné la semaine dernière, Samuel Paty, avait été pris pour cible parce qu'il avait montré en classe des caricatures du prophète Mahomet dans un cours sur la liberté d'expression. Son assaillant avait été abattu par la police.
Des appels au boycott et des manifestations anti-françaises se sont multipliés depuis que le président Emmanuel Macron a affirmé, lors d'un hommage la semaine passée à ce professeur, ne pas vouloir renoncer au droit de publier des caricatures.
Dans cette atmosphère de colère contre le président français au Moyen-Orient, un Saoudien a été arrêté jeudi après avoir blessé avec un couteau un vigile du consulat français à Jeddah (ouest de l'Arabie saoudite), dont les jours ne sont pas en danger. L'ambassade a appelé les Français vivant en Arabie saoudite "à faire preuve d'une vigilance maximale".
Des manifestations anti-françaises ont continué jeudi, au Pakistan, en Afghanistan, en Libye, ou encore dans les Territoires palestiniens, certains brûlant des images du chef de l'Etat français ou agitant des affiches caricaturant le président présenté comme un chien ou un porc.
Mais l'attaque de Nice a aussi suscité une vague de condamnations internationales. Mettant de côté les vives tensions entre Ankara et Paris autour de la publication des dessins de la discorde, le ministère turc des Affaires étrangères l'a ainsi "fermement condamnée".
Le pape François a dit "prier pour les victimes", tandis que la conférence des évêques de France a souhaité que "les chrétiens ne deviennent pas une cible à abattre".
Nice avait déjà été endeuillée en 2016 par un attentat islamiste au camion-bélier qui avait fait 86 morts sur la Promenade des Anglais le 14 juillet, en pleine fête nationale.