La France défend ses valeurs face à Ankara
Islamisme: la France dénonce "les tentatives de déstabilisation"
La France "ne renoncera jamais" à ses valeurs malgré "les tentatives de déstabilisation", a déclaré le porte-parole du gouvernement. Il a souligné "la très grande unité européenne" face aux critiques d'Ankara et de pays musulmans sur les caricatures de Mahomet.
"Malgré les intimidations, la France ne renoncera jamais à ses principes et à ses valeurs et notamment à la liberté d'expression et à la liberté de publication", a répondu mercredi Gabril Attal, à l'issue d'un Conseil des ministres, à propos du nouvel épisode de la crise diplomatique avec la Turquie.
La France fait l'objet "d'une menace terroriste accrue ces derniers jours, nourrie par des appels à la haine". Mais qui "nous conforte dans notre volonté de lutter sans relâche contre l'islamisme et tous ses avatars", a ajouté le porte-parole du gouvernement français, sans plus de précisions.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé lundi ses concitoyens à boycotter les produits français, quelques jours après le rappel par Paris de son ambassadeur à Ankara après que le chef de l'État turc eut mis en cause la "santé mentale" de son homologue français.
La Turquie reproche au président Emmanuel Macron d'avoir exprimé son soutien à la liberté de caricaturer le prophète Mahomet, lors d'un hommage à Samuel Paty, l'enseignant français tué par décapitation pour avoir montré des caricatures de Mahomet en classe.
Le président Erdogan s'est aussi insurgé mercredi contre une caricature de lui publiée par l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, la qualifiant d'"attaque ignoble" commise par des "vauriens". La Turquie a annoncé à cet égard des mesures "judiciaires et diplomatiques". Peu après cette déclaration, le parquet d'Ankara a annoncé l'ouverture d'une enquête contre les dirigeants de Charlie Hebdo.
"Je n'ai pas d'annonces supplémentaires à faire", a précisé M. Attal avant d'insister sur "la très grande unité européenne" autour des "principes" et "valeurs défendues par la France" et "en soutien à l'intimidation que connaît aujourd'hui notre pays".
Il a aussi tenu à "rappeler de manière très claire que ce sont des propos haineux contre des journalistes et contre une rédaction qui ont entraîné des attentats, des drames, des tueries que nous avons connus ces dernières années dans notre pays".
Charlie Hebdo avait initialement publié des caricatures du prophète Mahomet en 2006, comme d'autres journaux européens, pour défendre la liberté de la presse après que leur publication par un quotidien danois avait provoqué la colère de nombreux musulmans. L'hebdomadaire a été victime en 2015 d'un attentat djihadiste qui a fait 12 morts, dont des journalistes et caricaturistes du journal.