L'UDC vante son initiative de limitation
La prospérité est menacée par la libre circulation, selon l'UDC
L'UDC a défendu mardi son initiative dite de limitation, contre une immigration "incontrôlée". Si la libre circulation des personnes n'est pas abolie, le marché du travail, les services sociaux et les infrastructures seront mis à rude épreuve, selon les initiants.
Un million d'immigrants en treize ans, dont deux tiers en provenance de l'UE, c'est clairement trop, a déclaré le président de l'UDC Albert Rösti devant les médias. "Nous ne voulons pas devenir des étrangers dans notre propre pays". De moins en moins d'élèves ont par exemple l'allemand pour langue maternelle, a-t-il relevé.
L'UDC a lancé sa campagne avec le slogan "trop, c'est trop". La Suisse est un petit pays, dans lequel on ne peut pas faire entrer toujours davantage de gens, écrivent les initiants dans la brochure officielle de votation que recevront les électeurs en vue de la votation du 27 septembre.
Le parti accompagne sa campagne d'un visuel représentant un citoyen de l'Union européenne (UE), assis sur la Suisse, qui est écrasée et se brise en dessous de lui. L'UDC a misé sur un sujet expressif, a déclaré le chef de campagne Marcel Dettling. Les initiants ont également voulu dépeindre la sédentarité de nombreux immigrants, dont beaucoup sont aussi restés sans travail en Suisse. "Personne ne quitte volontairement notre paradis".
Selon M. Dettling, il en résulte des trains surchargés, toujours plus de bétonnage et de plus en plus d'embouteillages. Le conseiller aux Etats tessinois Marco Chiesa et la conseillère nationale genevoise Céline Amaudruz ont attiré l'attention sur les problèmes liés à la libre-circulation des personnes dans leurs cantons respectifs: dumping salarial, hausse des loyers et chômage élevé.
L'initiative "pour une immigration modérée" (initiative de limitation), demande que la Suisse puisse régler de manière autonome son immigration. La libre circulation avec l'UE et l'AELE devrait être à nouveau négociée. Si le Conseil fédéral n'y parvient pas dans un délai d'un an, il devrait renoncer à l'accord.
L'abolition de la libre circulation des personnes mettrait également fin à six autres accords, liés par une clause guillotine, à savoir l'ensemble du paquet des Bilatérales I, selon les opposants. L'UDC doute toutefois que tous ces accords cesseraient d'être appliqués. L'UE profite elle-même beaucoup des accords bilatéraux, estime le parti.
Et même en cas de résiliation, cela ne serait pas la "chute de la Suisse", a souligné M. Rösti. Divers accords de libre-échange et des ententes avec l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) suffisent pour maintenir en vie l'économie d'exportation de la Suisse.
De plus, l'UDC ne réclame pas une immigration zéro, mais simplement une limite, a ajouté le président du parti. Ce dernier n'a toutefois pas voulu s'engager sur un nombre précis d'immigrés qui seraient admis chaque année. "Il en faut quelques milliers, selon les branches". En cas de haute conjoncture, ce chiffre pourrait grimper à quelques dizaines de milliers.
Peu avant le parti national, les Jeunes UDC, qui mènent leur propre campagne, ont apporté leur soutien à ce texte. Ils estiment notamment l'avenir des jeunes Suisses menacé par la libre circulation des personnes.
De nombreux jeunes sur le marché du travail sont exposés quotidiennement à la peur et à la pression d'être poussés dehors par un travailleur étranger moins cher, a argumenté le chef de campagne Diego Baratti, vice-président des Jeunes UDC du Tessin.
Les Jeunes UDC veulent ainsi intervenir pour "arrêter et inverser cette tendance, qui menace l'avenir des jeunes". Avec le mot d'ordre "Pour une immigration ouverte et non discriminatoire qui profite à tous", le parti appelle à un changement de paradigme dans la politique d'immigration.