Karabakh: Melzer ne veut plus de mercenaires
Karabakh: le rapporteur suisse de l'ONU ne veut plus de mercenaires
Le rapporteur spécial de l'ONU contre la torture, le Zurichois Nils Melzer, souhaite que l'accord de cessez-le-feu au Nagorny Karabakh apporte une "paix durable" dans la région. Il a demandé mercredi depuis Genève le retrait des mercenaires.
Dans un appel auquel M. Melzer s'est associé avec l'une de ses homologues, le Groupe de travail de l'ONU sur le recours aux mercenaires se dit inquiet par l'utilisation de ces personnes dans le conflit entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie dans la région séparatiste arménienne. Il mentionne les nombreuses indications de combattants syriens, proches de la Turquie, arrivés aux côtés de l'armée azerbaïdjanaise.
Ceux-ci semblaient motivés surtout par l'appât du gain, selon ces experts. Des compensations financières et la nationalité turque étaient notamment promises à leurs proches s'ils succombaient.
L'association, le transport et le recours à ces combattants sont conformes aux conditions pour être considérés comme mercenaires selon le droit international, précise le président du groupe de travail. La Turquie a acheminé largement des membres d'entités armées, notamment de l'Armée nationale syrienne (ANS). L'attitude de ce pays est "inquiétante" parce que le groupe de travail lui avait relayé les mêmes reproches cette année sur la situation en Libye, ajoute le président.
Mais ces spécialistes ont aussi reçu des indications du déploiement de ressortissants d'autres pays dans le conflit aux côtés de l'Arménie. Ils évaluent également si ces personnes peuvent être considérées comme mercenaires.
Le groupe de travail est encore préoccupé par les attaques délibérées contre les civils. Les dommages aux habitations et infrastructures ont été "considérables", ajoute-t-il. "Il est d'autant plus inquiétant" que les Syriens qui ont combattu soient associés à des individus et des groupes armés accusés de crimes de guerre dans leur pays.
Le groupe de travail appelle les parties et les Etats qui les soutiennent à "retirer immédiatement tout mercenaire" et à cesser de recourir à ces personnes. Il a relayé ces préoccupations aux gouvernements turc et azerbaïdjanais et les a mentionnées aux autorités syriennes.