"Journées joker" pour les élèves à Fribourg
Bientôt des "journées joker" pour les élèves à Fribourg
Les députés fribourgeois ont accepté mardi une motion demandant l'introduction de "journées joker" durant la scolarité obligatoire. Les parents pourront choisir individuellement quatre demi-jours de congé par an et par enfant sans devoir en justifier le motif.
Le Grand Conseil a accepté la motion, déposée par les députées Susanne Schwander (PLR) et Eliane Aebischer (PS), par 44 voix contre 38 et 3 abstentions, au terme d'un débat nourri. La proposition vise à améliorer la qualité de vie en conciliant mieux école et famille, ont affirmé les motionnaires. Un avis partagé par le Conseil d'Etat.
Selon les motionnaires, la demande de congé devra parvenir par écrit à l’enseignant titulaire au moins trois jours avant l’absence. Elles proposent aussi de restreindre la possibilité de prendre des journées joker lors de journées spéciales (premier jour d’école, journées culturelles et sportives, course d’école ou camps verts).
Les jours où se déroulent des épreuves importantes ainsi que dans la situation où un élève présente déjà des absences injustifiées sont compris dans les restrictions. Les deux députées, provenant de la partie germanophone du canton, suggèrent encore la mise en place d’une phase-pilote de trois ans.
Au terme de celle-ci, les journées joker pourraient se généraliser, après évaluation. Le conseiller d'Etat Jean-Pierre Siggen, en charge de l'instruction publique, s'est en revanche dit opposé à la phase-pilote. Le cas devra être réglé "clairement" dans le projet de modification du règlement de la loi scolaire.
L’introduction des journées joker se fera parallèlement au déploiement dans les écoles de tout le canton d’une solution numérisée de gestion des absences des élèves, selon le gouvernement. Le projet n’entraînera ainsi aucune augmentation d’équivalent plein temps pour ce volet d’administration scolaire.
Le canton de Fribourg fait pour l'heure primer l’obligation de fréquenter l’école, en exigeant un "juste motif" pour accorder un congé individuel, approche qui a motivé le refus de nombreux députés. Un élève peut obtenir un congé spécial pour un événement familial, une fête religieuse, un événement sportif ou artistique.
La pratique des journées joker ou journées libres apparaît populaire presque exclusivement outre-Sarine. En Suisse romande, seul le canton du Jura a introduit la notion dans sa législation (avec deux demi-journées par an), alors qu'elle existe déjà dans pas moins de quinze cantons alémaniques.