Jérôme Valcke décrit les arcanes de la FIFA
Jérôme Valcke décrit les arcanes du fonctionnement de la FIFA
Le Tribunal pénal fédéral a procédé mardi à l'interrogatoire de Jérôme Valcke lors de la deuxième journée du procès FIFA. L'ex-secrétaire général comparaît avec Nasser Al-Khelaifi, président du Paris-St-Germain. Le troisième accusé fait défaut.
Interrogé devant la Cour des affaires pénales sur l'attribution des droits TV sur les compétitions de la FIFA, l'ancien secrétaire général a expliqué les règles régissant les appels d'offres. Le directeur de la division TV de la FIFA, Niclas Ericson, déterminait les régions où de telles procédures devaient être lancées.
Jérôme Valke "n'a pas souvenir" d'avoir jamais donné un ordre dans ce sens à Niclas Ericson. D'ailleurs, "la division TV ne m'aurait pas écouté". L'absence d'appels d'offres pour certains pays n'était pas exceptionnelle, a-t-il souligné.
Concernant l'attribution des droits pour les coupes du monde 2026 et 2030, Jérôme Valcke a estimé que les contacts avec le groupe Bein, dirigé par Nasser Al-Khelaifi, s'inscrivaient dans la logique de relations de longue date avec la FIFA. Il n'a pas exclu que ce contrat ait été évoqué lors d'un vol avec Nasser Al-Khelaifi en août 2013.
L'ancien cadre a jugé "probable" qu'ils aient parlé aussi de son envie d'acheter la "Villa Bianca" en Sardaigne. Mais il a exclu avoir demandé d'emblée un financement. Mais d'après le tribunal, un mois plus tard cependant, il n'avait plus les moyens d'acquérir la villa en même qu'un yacht, étant déjà fortement endetté auprès de sa banque.
La villa aurait pu, en revanche, revenir sur le tapis en octobre, lorsqu'il était question des droits pour 2026, 2030, voire 2034. Jérôme Valcke ne se rappelle pas en revanche de la teneur d'un coup de téléphone avec Nasser Al-Khadaifi et s'il a parlé alors de ses embarras financiers.
Questionné sur sa situation personnelle par le président Stephan Zenger, Jérôme Valcke a décrit sa descente aux enfers depuis son renvoi de la FIFA en 2015. Coutumier des voyages en jet privé et collectionneur de montres de luxe au temps de sa splendeur, il s'est retrouvé sans travail. Il mène désormais un "projet agricole" qu'il n'a pas détaillé par crainte de représailles de la FIFA.
Persona non grata dans les banques européennes, il a été contraint de divorcer afin d'éviter que les comptes de sa femme ne soient fermés. Les questions de Stephan Zenger ont cependant relativisé ce sombre tableau. La vente des yachts a rapporté 2 millions d'euros et le couple aurait deux voitures. La BMW appartiendrait à sa femme et la Porsche aurait été volée par un gang italien opérant en Espagne, où le couple est exilé.
Jérôme Valcke répond de gestion déloyale aggravée, faux dans les titres et corruption passive et Nasser Al-Khelaifi d'instigation à gestion déloyale aggravée. Le troisième prévenu, un homme d'affaires grec, ne s'est pas présenté. Il sera jugé par défaut.
Ce deuxième procès s'inscrit dans la nébuleuse de scandales au sein de la FIFA. Il porte sur l'attribution des droits TV de plusieurs coupes du monde et autres compétitions aux groupes médias représentés par Nasser Al-Khelaifi et l'homme d'affaires absent. Jérôme Valcke est accusé d'avoir usé de son influence en échange d'avantages.