Iota poursuit sa route destructrice
La tempête tropicale Iota s'affaiblit après avoir fait 14 morts
Iota, un ouragan devenu tempête tropicale, s'affaiblissait mercredi au Salvador. Auparavant, il a fait au moins 14 morts et d'énormes dégâts en Amérique centrale, déjà dévastée il y a deux semaines par un précédent ouragan, Eta.
Mercredi, les autorités du Nicaragua ont annoncé la mort de quatre personnes, dont trois enfants, dans un glissement de terrain dans le département de Matagalpa (nord). Ce pays, où des dizaines de milliers de personnes sont toujours isolées, sans eau potable ni électricité, paye le plus lourd tribut, dix personnes au total y ayant perdu la vie. Iota a également fait un mort au Panama, un au Salvador et deux autres dans un archipel colombien.
Le ministère salvadorien de l'Environnement a annoncé que, conformément aux prévisions, Iota a perdu de son intensité au cours de son passage au Salvador. Mais des pluies importantes continuaient de s'abattre sur le nord du Nicaragua.
Après avoir amassé de l'énergie sur les eaux chaudes de la mer des Caraïbes, Iota avait touché terre lundi dans ce pays en tant qu'ouragan de catégorie 5, la plus élevée de l'échelle de Saffir-Simpson. Il était alors accompagné de vents violents atteignant parfois 260 kilomètres/heure, selon le centre américain de surveillance des ouragans, le NHC, qui a son siège à Miami (Floride).
Un responsable du gouvernement de la région nicaraguayenne des Caraïbes du nord, Yamil Zapata, a déclaré mercredi que Iota avait durement frappé les infrastructures de Bilwi, la principale ville de cette partie du Nicaragua. Cet ouragan "est arrivé et a achevé" de tout détruire "ce qu'Eta avait laissé debout", a expliqué M. Zapata, précisant que de nombreuses habitations étaient endommagées.
"Les dégâts sont vraiment importants", a assuré M. Zapata à un média local. Bilwi, qui compte plus de 40'000 habitants, avait pu toutefois récupérer mardi l'usage de la téléphonie cellulaire et les sinistrés commençaient mercredi à nettoyer les décombres.
"Il n'y a plus rien, l'ouragan a emporté toutes les maisons qui étaient sur la côte", a expliqué à l'AFP Esteban Moore, qui a lui-même perdu sa maison. Au total, plus de 110'000 habitations sont sans électricité et plus de 47'000 n'ont plus l'eau courante, selon les autorités nicaraguayennes.
De son côté, le Honduras, où la tempête tropicale était arrivée mardi, a subi des inondations, mais ne déplore aucune victime, la tempête ayant balayé plus rapidement que prévu le sud de son territoire. La capitale Tegucigalpa, qui compte un million d'habitants, a été épargnée par les pluies diluviennes, mais la crue de rivières a provoqué des scènes de panique dans ses périphéries pauvres.
Les villes de La Lima, d'El Progreso et d'autres localités de la vallée de Sula, près de San Pedro Sula, la deuxième plus grande agglomération du Honduras, déjà atteinte par l'Eta, ont subi les pluies les plus violentes.
De fortes pluies se sont également abattues sur le Guatemala, où le précédent ouragan avait fait 46 morts et 96 disparus, avec des rivières en crue et des arbres tombés sur les routes, sans faire toutefois de victimes, selon les autorités. En Colombie, deux personnes ont été tuées et une autre a été portée disparue sur deux îles colombiennes, Santa Catalina et Providencia, où une grande partie des infrastructures a été détruite.
Au Panama, une femme d'une communauté indigène a péri et quelque 2000 personnes sont hébergées dans des refuges, ont dit les autorités. Selon le NHC, des inondations et des crues soudaines pourraient se poursuivre en Amérique centrale jusqu'à jeudi en raison des pluies torrentielles.
L'Eta avait touché terre le 3 novembre au Nicaragua en tant qu'ouragan de catégorie 4. Il avait fait au moins 200 morts et affecté 2,5 millions de personnes en Amérique centrale.
Le réchauffement des mers causé par le changement climatique rend les ouragans plus forts plus longtemps après qu'ils touchent terre, soulignent les scientifiques. Un nombre record de 30 tempêtes tropicales a été enregistré cette saison dans les Caraïbes, en Amérique centrale et dans le sud-est des Etats-Unis.
Les chefs d'Etat des pays d'Amérique centrale ont accusé les pays industrialisés d'être responsables du réchauffement climatique. Ils ont ensemble présenté lundi une demande d'aides pour la reconstruction aux organismes financiers internationaux.