"Grandes divergences" sur le Brexit
Brexit: von der Leyen et Johnson pointent de "grandes divergences"
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre britannique Boris Johnson ont fait état samedi d'importantes "divergences" pour parvenir à un accord sur la relation post-Brexit. Les négociations reprennent lundi à Londres.
Les deux dirigeants s'exprimaient après un entretien téléphonique. Ce dernier, le troisième entre les deux dirigeants en un peu plus d'un mois, était destiné à dresser "l'état des lieux" des pourparlers entre Londres et Bruxelles après deux semaines de discussions intensives qui n'ont pas permis de se rapprocher d'un accord, renforçant la menace d'une sortie sans accord.
"Quelques avancées ont été faites, mais de grandes divergences subsistent", notamment sur la pêche et les garanties que réclame l'UE en matière de concurrence, a souligné Mme von der Leyen sur Twitter.
"Nos équipes continueront de travailler d'arrache-pied la semaine prochaine et nous resteront en étroite communication dans les prochains jours", a-t-elle ajouté.
Constat similaire du côté de Downing Street: "D'importantes divergences subsistent dans un certain nombre de dossiers, y compris la pêche et le soi-disant cadre non faussé de concurrence", a souligné un porte-parole dans un communiqué distinct.
Les deux dirigeants "ont accepté de rester personnellement en contact". Ils "se sont entendus pour que les équipes de négociateurs continuent leurs pourparlers la semaine prochaine à Londres, à compter de lundi", précise-t-il.
Mi-novembre était considéré comme la limite au-delà de laquelle un éventuel accord commercial ne pourrait pas entrer en vigueur à temps pour le 1er janvier 2021, quand le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l'UE le 31 janvier, cessera d'appliquer les normes européennes.
Selon le négociateur européen Michel Barnier, les pourparlers continuent d'achopper sur trois sujets: l'accès des Européens aux eaux poissonneuses britanniques, les garanties réclamées à Londres en matière de concurrence, et la manière de régler les différends dans le futur accord.
De source diplomatique, M. Barnier a informé les Etats membres que les deux parties restaient loin d'un accord sur la pêche, sujet très sensible pour quelques capitales, dont Paris.
Sur les conditions de concurrence équitables, Londres bloque sur la volonté de l'UE de pouvoir instaurer immédiatement des mesures pour protéger le marché européen et ses entreprises si le Royaume-Uni s'écartait de ses engagements, par exemple en matière de droit du travail ou d'environnement.
L'UE entend d'ailleurs mettre en place un mécanisme "robuste" pour régler les différends si l'une des deux parties ne respecte pas le futur accord, notamment en matière de concurrence.